Le Conseil national de concertation et coopération des ruraux (Cncr) qui a terminé hier, mercredi 14 juin, ses deux journées de réflexions et d'échanges sur les questions paysannes, a encore une fois interpellé l'État du Sénégal sur la maîtrise de l'eau, pour non seulement lui permettre de mieux contribuer au processus de souveraineté alimentaire, mais surtout asseoir au Sénégal une politique agricole plus performante et plus rentable au point de vue croissance.
Pour leur part, les collaborateurs du président Nazirou Sall se disent prêts à garantir la formation de leurs membres par rapport aux changements climatiques et les nouvelles techniques à adopter dans le sens d'améliorer leurs connaissances en termes de production. Par conséquent, il invite le gouvernement à revoir sa politique d'autosuffisance alimentaire.
Autrement dit, celle qui consiste à maîtriser l'eau sur le territoire national afin de permettre aux producteurs de diversifier leurs productions et s'activer pendant toute l'année.
Outre cette pré-disposition, le Conseil national de concertation et de coordination des ruraux a aussi exhorté les décideurs du pays de démultiplier les investissements attribués à l'agriculture de manière générale et faciliter surtout les lignes de crédits aux producteurs dans le but d'accroître les rendements au niveau des exploitations familiales et la production au sein de toutes les filières. Puis qu'aujourd'hui le Sénégal n'est pas encore arrivé à ce stade de maîtrise de l'eau, l'Organisation paysanne recommande l'instauration d'un système de renforcement des productions tirées de la pluviométrie naturelle, allusion de booster des filières comme l'oignon qui est passé de trois à onze mois de consommation par an.
Toutefois, pour les paysans du Sénégal, cette volonté multipartite de passer à la souveraineté alimentaire nécessite un certain nombre de préalables. Car au-delà de la formation et l'information quotidienne que chaque acteur de la production doit se doter sur le climat, les décideurs doivent avoir aussi la charge d'affecter le maximum d'espaces fonciers, de disposer aux producteurs des semences et intrants agricoles à temps réel, du matériel agricole d'usage.
Et ceci pour que la question de souveraineté alimentaire dans notre pays connaisse une solution durable et que le Sénégal rompt définitivement avec l'importation des produits cultivés chez lui, mais à quantité insuffisante du fait de certaines contre-performances nées, ça et là dans les politiques agricoles sans grande envergure.