Presque plus un jour ne se passe sans une décision choc du nouveau président. Après avoir mis fin aux subventions sur l'essence et avoir suspendu, entre autre, le gouverneur de la Banque centrale, son administration a fait un pas décisif pour garantir un taux de change flottant du naira, la monnaie nationale. Jusque-là, plusieurs taux de change coexistaient au Nigeria, entravant les affaires dans le pays.
Mettre de l'ordre dans un système de change très complexe, c'était l'une des mesures attendues de la part de Bola Tinubu.
Un premier pas dans cette direction a été pris ce mercredi, lorsque la Banque centrale a levé certaines de ses restrictions sur le marché officiel, entrainant une chute de près de 36% de la valeur du naira.
Mais il s'agit moins d'une dévaluation que d'un ajustement nécessaire pour refléter la réalité de l'offre et de la demande. Depuis 2017, la Banque centrale intervenait massivement pour maintenir artificiellement la valeur du naira.
Cette politique monétaire peu orthodoxe a conduit à une multiplication des régimes de changes, avec l'existence d'un marché noir sur lequel la valeur du naira est nettement moins élevée que son taux officiel.
Cette situation a de nombreux effets pervers sur les investissements, freinait les activités des entreprises locales et nourrissait bien sûr la corruption.
L'unification progressive des régimes de changes devrait ramener de la transparence et faire entrer des liquidités sur le marché officiel des devises.
La demande de dollars sur le marché parallèle avait déjà enregistré une forte baisse ce jeudi au Nigeria.