Afrique: ONE Campaign - Porte Etendard pour la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales au Sommet pour un Nouveau Pacte Financier Mondial

Désiré Assogbavi, Directeur pour l'Afrique Francophone de ONE Campaign
16 Juin 2023

"Nous croyons que la lutte contre la pauvreté n'est pas une question de charité mais de justice et d'égalité", a déclaré M. Désiré Assogbavi, Directeur pour l'Afrique Francophone de ONE Campaign lors d'un point presse organisé ce jeudi 15 juin à Dakar.

En prélude au Sommet pour un Nouveau Pacte Financier Mondial qui se tiendra à Paris, en France les 23 et 24 juin 2023, One Campaign s'est entretenu avec la presse sénégalaise pour présenter les enjeux et les attentes de ce sommet pour l'Afrique, affirme M. Assogbavi.

Selon lui, ONE Campaign est un mouvement mondial qui fait du plaidoyer pour mettre fin à l'extrême pauvreté et aux maladies évitables, en particulier en Afrique.

A en croire M.Assogbavi, il s'agit de faire pression sur les dirigeants politiques dans les grandes capitales du monde ou, former les jeunes à la citoyenneté responsable, ou encore autonomiser les petits exploitants agricoles. "ONE Campaign fait pression sur les gouvernements pour qu'ils en fassent davantage pour plus de justice sociale".

Avec plus de sept millions de membres, activistes, champions et supporteurs qui sont essentiels à ce travail,  ONE Campaign s'allie avec cette couche sociale venant de tous les horizons en organisant, mobilisant éduquant et plaidant pour que les populations aient la chance non seulement de survivre, mais de prospérer, en atteste M.Assogbavi.

Le Directeur du projet indique que  la Pandémie Covid-19, la guerre en Ukraine et les changements climatiques continuent de peser sur l’espace fiscal et budgétaire de nombre de pays en développement. Ce qui affecte leur capacité à financer pleinement l’accès des populations aux services de base.

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A cet effet, M. Assogbavi estime que  la participation de l'Afrique à ce sommet doit necessairement impacter sur le plan climatique, sanitaire, alimentaire pour lutter contre la pauvreté et les inégalités sous toutes leurs formes. Ceci pour dire que l'humanité a besoin d'un sursaut exceptionnel de solidarité, rajoute-t-il.

Par conséquent, selon M. Assogbavi, pour efficacement combler le manque d'investissements nécessaires et aider à mettre fin à la pauvreté et à construire un avenir plus vert et plus juste, ONE Campaign propose  que le sommet s’accorde sur les trois priorités spécifiques et réalisables.

Il s'agit de faire respecter l'engagement de réaffectation des 100 milliards de dollars de Droits de tirage spéciaux (DTS) au bénéfice des économies africaines, et créer un instrument de capital hybride à la Banque africaine de développement (BAD) afin faciliter la réaffectation des DTS.

A cela s'ajoute la nécessité de s'engager à mobiliser au moins 50 milliards de dollars par an grâce à des taxes innovantes dans les pays riches pour soutenir le climat et le développement et enfin reformer les Institutions Financières.

Ce dernier point importe d’établir un consensus sur la nécessité pour la Banque mondiale de tripler au moins les subventions et prêts qu’elle accorde à travers ses deux composantes, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l’Association international de développement (IDA), comme l'avaient demandé les ministres africains des Finances.

M. Aimexe Amoussou, Chargé de Plaidoyer pour l’Afrique Francophone de ONE Campaign, cette 3e proposition de One Campaign permettra de mobiliser 1200 milliards de dollars d’ici 2030 pour financer la lutte contre le réchauffement climatique et l’extrême pauvreté dans les pays dits du Sud.

Selon lui, ces pays ont vraiment besoin de financement plus accru, sans intérêt ou à taux réduit, flexible et remboursable sur de plus longues durées, avec moins de pressions sur nos Etats dans le processus de croissance.

Pour M.Assogbavi, les débats actuels sur la réforme des Banques multilatérales de développement risquent de s'essouffler sans cible précise.

Ainsi manifester du soutien aux appels des ministres africains des Finances, notamment pour un changement radical dans le financement de l'IDA et de la BIRD, pourrait aider à apaiser les tensions entre les pays à revenu intermédiaire et ceux à faible revenu, indique-t-il.

Pour rappel, c’était donc en novembre 2022, à l’occasion du Sommet du G20 et à l’issue d’une COP27 au bilan mitigé, que le Président Français Emmanuel Macron annonçait l’organisation d’une conférence internationale à Paris pour juin 2023 avec pour objectif d’explorer « toutes les voies et moyens d’accroître la solidarité financière internationale avec les pays du Sud ».

Le Sommet sera co-présidé par la France et l'Inde qui assure la actuellement la présidence du G20. 300 participants dont plus de 100 chefs d’état et de gouvernement des institutions de financement globales (Banque Mondiale, FMI) et africaines (BAD, Afreximbank), le secteur privé, les institutions philanthropiques et la société civile y prendront part.

De l’Afrique, la présence des présidents des pays suivants sont confirmés notamment le Sénégal, le Togo, le Benin, le Niger, le Ghana, la Guinée Bissau, la  Mauritanie, le Cameroun, le  Congo, les Comores, la Zambie, l'Egypte et l'Afrique du Sud.

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