A l'occasion de la journée mondiale de l'enfant Africain, ce vendredi 16 juin, Radio okapi est allée à la rencontre d'un ex-enfant associé aux groupes armés, dans la province du Sud-Kivu.
Ndale Nyengela, 26 ans, est encadré aujourd'hui par le Bureau de volontariat au service de l'enfance et la Santé à Bukavu (BVES).
Il se souvient encore de ce jour où sa vie a basculé :
« C'est fut un jeudi, j'avais 11 ans. On partait à l'école tous les jours comme d'habitude », déclare-il.
En 2008, vers 6 heures du matin, sur son chemin de l'école, dans le territoire de Fizi, Ndale Nyengela croise des hommes armés. Ces miliciens lui expliquent que son devoir est de défendre sa terre et qu'il n'avait pas sa place à l'école.
Une fois enrôlée de force, il a appris à manier les armes, puis, à se battre contre d'autres groupes rivaux. Mais, la peur ne le quittait pas, d'après lui.
« La peur d'aller au combat, de laisser mes amis, mes parents, mon village, tout ça, l'école, les études, abandonner mes rêves : j'avais trop peur. On nous poussait à y aller. Il y a des amis qui tombaient à côté de moi », se rappelle-t-il.
Ses rêves brisés, Ndale Nyengela côtoie l'horreur : manipuler les armes le traumatise. Ce calvaire dure 3 ans. Il est extirpé de cette milice, grâce aux efforts menés par le Gouvernement congolais et ses partenaires notamment la MONUSCO. Ndale se retrouve au centre BVES qui le scolarise.
Renouer avec l'école
Aujourd'hui, il est en première licence à la faculté de Droit d'une université de Bukavu. Il parle de sa passion mais aussi de sa motivation pour ses études. Le droit n'est pas choisi par hasard :
« Pour devenir peut-être magistrat. Pour espérer condamner ces genres de pratiques que j'ai détestées. Devenir un défenseur des droits de l'homme, droits de l'enfant en particulier, droits de la jeune fille ».
Comme Ndale Nyengela, de nombreux enfants continuent à être recrutés dans des groupes armés dans la partie Est de la RDC.