Dakar — Le ministre de la justice Ismaïla Madior Fall a réfuté, jeudi, »toute précipitation » dans le traitement d'affaires judiciaires concernant les opposants, parlant d'une »justice fonctionnant à son rythme ».
»Il n'y a aucune précipitation dans le traitement d'affaires judiciaires concernant les opposants. L'affaire opposant le sieur Ousmane Sonko à la demoiselle Adji Sarr a débuté en février 2021 pour être jugée en mai 2023 », a dit le ministre de la justice.
Il prenait part une conférence de presse présidée par le Premier ministre Amadou Ba, en présence des ministres de l'intérieur, des Forces armées et du Commerce, porte-parole du gouvernement.
»Naturellement à chaque fois qu'un acteur politique est concerné par une affaire pendante devant la justice, l'on a tendance à dire qu'il y a une certaine volonté d'écarter un opposant surtout pour une élection présidentielle. On le voit bien en France comme aux Etats unis avec l'ancien président Trump », a encore fait valoir Ismaïla Madior Fall.
Dans l'affaire Sonko-Sarr, a-t-il poursuivi, "la justice a été dite malgré les intimidations sur les juges courageux qui ont dit ce qu'ils pensent être le droit ».
Interrogé sur l'éventualité d'une arrestation de l'opposant Ousmane Sonko après sa condamnation à deux ans de prison pour »corruption de la jeunesse », le Garde des Sceaux a évoqué des questions de »procédures » avec »la décision du juge qui n'est pas elle-même disponible ».
Il a rappelé que »c'est une pratique régulière pour se donner le temps de rédiger l'intégralité de la décision ».
Le ministre de la justice a également relevé que dans l'affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr »'il n'y a jamais eu d'acquittement pour viol », mais une "disqualification des faits de viols en corruption de la jeunesse qui est bien prévue par le code pénal ».
»Ce chef d'accusation était bien saisi dans l'ordonnance du juge d'instruction dans son renvoi devant la chambre criminelle », a-t-il martelé.