Saint-Louis — L'Association des juristes sénégalaises (AJS), a organisé jeudi, un atelier sur le traitement médiatique des cas de violences sexuelles, à l'intention des journalistes de Saint-Louis (nord), a constaté l'APS.
Cette rencontre a été une occasion pour la journaliste Nina Penda Faye d'inviter ses confrères à avoir plus de considération pour les sujets liés au viol qui doivent "quitter la rubrique des faits divers et [les] traiter comme un fait de société".
"Le viol et la pédophilie sont des évènements qui marquent à vie les victimes et devraient être à cet égard traités avec beaucoup plus d'égards", a estimé Mme Faye qui se déploie beaucoup sur le terrain du plaidoyer pour une valorisation de l'image de la femme sénégalaise
Selon elle, "les journaux ont tendance à banaliser ces actes répréhensibles dont les auteurs ont souvent une ascendance sur leur victime emmurée dans un silence mortel ».
« Il faut donner l'occasion à ces victimes de se libérer de ce fardeau », a dit la journaliste qui pour l'occasion a recueilli les témoignages de confrères ayant vécu l'expérience malheureuse au sein de leur entourage proche.
Pour cela il faut aller plus en profondeur dans le traitement par des analyses, des interviews et autres genres rédactionnels pour éclairer l'opinion sur les cas avérés, a-t-elle conseillé.
Elle a plaidé pour la dénonciation des cas de viol partout où ils sont notés pour que ce fléau puni par les lois sénégalaises soit à jamais banni dans notre société.
L'AJS a mis en place un projet intitulé "Contribuer à l'éradication des violences sexuelles par la sensibilisation, la vulgarisation et l'application effective de la loi criminalisant le viol et la pédophilie en zone urbaine et périurbaine".
Ce projet appuyé par l'Union européenne est déroulé dans les régions de Dakar, Thiès, Kaolack, Diourbel Tambacounda et Saint-Louis.