Quoi de mieux qu'un peuple qui aspire à la paix, qui ne recherche pas l'épreuve de force, les conflits. Quoi qu'il endure, il essaie d'arrondir les angles, il s'adapte.
Est-ce de la sagesse, de la soumission ou un détachement ? Ceux que ça arrange diront qu'il n'y a pas lieu d'en débattre. L'important est que la vie publique se déroule sans incidents qui ne soient camouflables.
Mais si l'être humain a une capacité d'adaptation extraordinaire, ses réflexes, eux, sont imprévisibles.
Sa docilité peut paraitre un gage de tranquillité, mais il ne faut pas s'y méprendre car la résistance de l'homme face à la souffrance, la persécution et l'iniquité, a des limites. Son ineptie, contrairement à ce que l'on imagine, peut être une phase d'ébullition. Toutes les frustrations et tous les préjudices subis s'y accumulent, s'y entassent et finissent par exploser ou...imploser !
Ces deux contrecoups sont tout aussi ravageurs, mais que la situation explose semble être le dénouement le plus favorable. L'abcès est crevé, tous les antagonistes bon gré mal gré sont invités à la table des négociations pour trouver des accords favorables à tous.
Quand il n'y a pas de déflagration nette, c'est que la gangrène de la corruption a déjà atteint toute la société. Et c'est dans ce cas de figure que la violence et la répression sont les plus extrêmes pour dompter les contrevenants de la loi de la jungle.Où nous situons-nous ? Je vous en laisse juge. Je terminerai par une citation de Lao She : « Même une poule, aussi docile soit-elle, quand elle est attachée, se débat».