Le ministère public guinéen a interjeté appel de la décision rendue mardi 13 juin par le tribunal correctionnel de Dixinn dans le procès des quatre responsables du Front national pour la défense de la Constitution. Le coordinateur Oumar Sylla dit « Foniké Mengué », le responsable des opérations Ibrahima Diallo et le responsable du parti politique UFR Saikou Yaya Barry ont été déclarés non coupables de participation délictueuse à une manifestation interdite, de complicité de destructions de biens publics et privés et de complicité de coups et blessures volontaires.
Dans ce procès contre les responsables du FNDC, l'État guinéen ne lâche pas prise : il tient à obtenir en appel réparation du préjudice qu'il a subi lors de ces manifestations.
« Nous estimons que la Cour d'appel va nous rétablir, nous en tant que partie civile, c'est-à-dire l'État qui a subi des pertes, a déclaré Me Christophe Labilé Koné, avocat des parties civiles. Nous estimons que la cour va évaluer, examiner et condamner ceux qui sont coupables, commanditaires ou complices de ces pertes-là à pouvoir payer le montant de la réparation. »
Les avocats de la défense pointent du doigt des individus qui tirent les ficelles de la justice tapi dans l'ombre. Selon Me Fodé Kaba Chérif, l'État n'apportant aucune preuve de ses allégations, le juge a libéré les prévenus :
« Je pense qu'il y a des mains derrière cette affaire. Jusqu'à date jusqu'au niveau du jugement l'État qui allègue être victime de toutes ces casses, puis de ces pertes matérielles, n'a jamais daigné apporter une once de preuve, aucune évidence à ces allégations. Donc, le juge ne peut pas condamner sur la base de simples allégations. »
Après plus de huit mois de détention préventive, « Foniké Mengué », Ibrahima Diallo et Saikou Yaya Barry ont été relaxés en première instance au grand dam du parquet.