Madagascar: Droit du travail - Le pays s'aligne aux normes de l'OIT

En marge du sommet de l'OIT, à Genève, la Grande île officialise la ratification de quatre conventions. Des textes qui complètent l'adhésion de Madagascar aux principaux actes internationaux inhérents au droit du travail.

La boucle est bouclée. Quatre ans après sa dernière participation à un niveau présidentiel au sommet de l'Organisation internationale du travail (OIT), Madagascar complète son adhésion aux instruments internationaux inhérents au droit du travail et des travailleurs. Une étape décisive matérialisée par la ratification de quatre conventions de l'OIT, hier, à Genève.

"Ainsi, je peux annoncer avec fierté que Madagascar a désormais ratifié toutes les conventions fondamentales de l'OIT", se félicite Andry Rajoelina dans son discours tenu devant l'assemblée plénière de la 111e Conférence internationale du travail. Le point d'orgue de la présence de la délégation malgache au sommet de Genève s'est en effet tenu hier. Juste après son discours, le locataire d'Iavoloha a déposé officiellement les instruments de ratification de quatre conventions de l'OIT.

Trois sont relatives à la santé et à la sécurité au travail. La quatrième est la convention sur le travail maritime. La signature de l'acte de ratification a été faite avec Gilbert F. Houngbo, directeur général de l'OIT. La cérémonie de ratification s'est tenue en présence de représentants des employeurs et des travailleurs malgaches. Du début jusqu'à la fin du sommet de Genève, Noro Andriamamonjiarison, représentante du groupement des entreprises de Madagascar (GEM), et Francine Randrianarisoa, présidente nationale de la Confédération des syndicats des travailleurs malgaches (FISEMARE), ont été aux côtés du président de la République. Ceci, pour démontrer que les initiatives, les décisions et actes officialisés au siège de l'OIT découlent d'un processus concerté et ayant fait consensus entre les trois principaux acteurs du monde du travail, selon les explications.

Satisfecit

La signature effectuée hier est le corollaire d'une démarche initiée en 2019. Cette année-là, à Genève, le Président Rajoelina avait signé la ratification de six conventions de l'OIT. Elles portent, entre autres, sur la lutte contre la traite des êtres humains, le travail forcé, ou encore le droit des travailleurs domestiques. Dans une allocution pour introduire la prise de parole du locataire d'Iavoloha, Gilbert F. Houngbo souligne, par ailleurs, "qu'en 2019, votre pays a été pionnier en matière de lutte contre le travail des enfants".

Devant la réunion plénière de la Conférence internationale du travail, Andry Rajoelina soutient ainsi, "promouvoir un emploi décent pour tous est au coeur des priorités de l'Etat malgache. Cela fait plus de quatre ans que nous travaillons sans relâche à travers des mesures significatives". Un point sur lequel il a été félicité par le patron de l'OIT. "Une des stratégies prioritaires de votre politique d'émergence de Madagascar est le travail décent pour tous les Malgaches, en particulier, pour les jeunes et les femmes", affirme ce dernier.

Durant une réunion bilatérale faisant suite à la signature des actes de ratification des quatre conventions, hier, le directeur général de l'OIT a réitéré ses mots d'encouragement au chef de l'État. "Je vous suis de près depuis le début de votre mandat, et même durant la Transition. Je tiens à vous féliciter pour les étapes franchies, car vous faites preuve d'un leadership exemplaire que l'Afrique peut saluer, et qui se traduit en réalisation".

Le satisfecit exprimé par Gilbert F. Houngbo pourrait s'expliquer par le fait que la Grande île est le 5e pays au monde à avoir ratifié les conventions sur la santé et la sécurité au travail. Deux principes que l'OIT a érigé en droits fondamentaux du travail depuis l'année dernière. Le locataire d'Iavoloha a ainsi profité de la réunion bilatérale d'hier pour s'assurer du maintien des efforts étatiques, afin de traduire en action les conventions ratifiées et "la marche vers un emploi décent pour tous".

Selon Cynthia Samuel-Olonjuwon, sous-directrice générale et directrice régionale pour l'Afrique de l'OIT, Madagascar peut s'appuyer sur des secteurs-clés, comme l'économie bleue, pour atteindre l'objectif d'un emploi décent pour tous. À l'entendre, "Madagascar est sur la bonne voie", y compris pour l'inclusivité des femmes et des jeunes, ainsi que les personnes en situation de handicap. Le grand défi que doit relever Madagascar est aussi l'effectivité du travail décent pour le secteur informel.

Appel à la solidarité internationale

Une justice sociale pour tous est le thème central de ce 111e Conférence internationale du travail, qui se tient au siège de l'OIT, à Genève. "Ma présence ici confirme et affirme l'engagement de Madagascar à veiller à une justice sociale au service de l'emploi décent pour tous. Cela consiste à garantir à tout un chacun l'accès à la santé, à l'emploi, à la nourriture et bien entendu à l'éducation", déclare alors le Président Andry Rajoelina. "Je voudrais parler aujourd'hui pour ceux qui ne sont plus entendus, et revendiquer le droit de chacun à l'égalité des chances, afin que l'on puisse améliorer les conditions de vie des plus vulnérables.

Ainsi, chaque leader doit s'assurer de proposer un emploi décent à chaque citoyen actif. (...) Car l'emploi pour tous et la justice sociale sont les conditions qui rétablissent la confiance entre les dirigeants et les citoyens", ajoute le chef de l'État. En conclusion de son discours, il lance un appel "sur la nécessité d'une mobilisation à l'échelle internationale pour soutenir les efforts de relance d'une croissance durable. Il est de notre devoir d'être solidaires pour que la justice sociale devienne une réalité et que le travail décent soit un droit accessible aux générations actuelles et futures".

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