Joe Mondonga, DG a.i de la SOCODA
Est pris qui croyait prendre. Joe Mondonga pris la main dans le sac. Le Directeur général ad interim de la Société Congolaise des Droits d'Auteurs et Droits Voisins (SOCODA COOP-CA) a été arrêté, au Parquet général de la Gombe.
L'information nous est parvenue par la voix Adios Alemba, DG de la Société nationale des Editeurs et compositeurs-auteurs, qui confirme d'être auteur de la plainte contre ce proche de Nyoka Longo, PCA de la SOCODA.
« Monsieur Joe Mondonga Moyama est accusé par la SONECA que je dirige. Il a été interpellé par la justice congolaise pour usage des faux, usurpations et détournement. Un autre grief à sa charge est de mentir d'être simultanément DG de la SONECA. Il est actuellement en détention provisoire à la prison Makala.
Nous l'avons porté plainte parce qu'il usait de son rang, en se présentant auprès des Ministres de la Fonction Publique et du Budget avec des faux documents pour percevoir l'argent des agents de la SONECA.
Alors qu'il est gestionnaire de la SOCODA, Mondonga signe des documents en qualité du DG de la SONECA qui n'a aucun rapport avec leur société. Nous détenons toutes les preuves où il y a sa signature. Raison pour laquelle nous avons porté le dossier devant le juge afin qu'il puisse répondre de ses actes. Nous voulons que la SONECA rentre dans ses droits. », a déclaré Adios ALEMBA.
Et d'ajouter : « De 1960 à 2010, L'Etat congolais doit beaucoup d'argent aux artistes en matière des droits d'auteurs. Nous sommes convenus qu'il nous paye palier par palier jusqu'à ce que la dette publique soit apurée complètement. Nous avons trouvé un consensus en termes d'enveloppement que l'Etat devrait nous payer par mois.
Le montant est fixé à 307.OOO $. Curieusement, nous sommes surpris de découvrir que cette enveloppe est perçue par Joe Mondonga qui se présente au ministère du Budget comme DG de la SONECA. Ça fait plus de dix mois qu'il touche cette somme et partage avec un réseau mafieux que la justice est appelée à démanteler. Selon nos calculs, Mondonga a détourné jusque-là trois millions cinq cents dollars américains (3.500.000 $) des agents de la SONECA. Et, pourtant, ils sont le premier à nier l'existence de la SONECA. C'est de l'escroquerie pure".
Au niveau de la SOCODA, renseigne-t-on, Joe Mondonga assume à lui-seul deux postes importants. Il est également Directeur des Opérations et Coopération à la SOCODA.
Pendant cette période de crise qui déchire la coopérative des artistes, Nyoka Longo et son conseil d'administration l'a désigné à la tête de la Direction générale de la société, après le départ de l'ancien DG Michel AGU.
Autorisée à être créée par Ordonnance nº 11/022 du 18 mars 2011, la SOCODA a été mise sur pied pour remplacer la SONECA après sa liquidation en 2010, qui n'a pas été effective. Conséquence : l'ex-SONECA refuse de disparaître pour céder la place à la nouvelle société des droits d'auteurs. Considérée comme un sujet d'espoir, la SOCODA a bénéficié au début d'un soutien tous azimuts de la majorité des artistes.
Malheureusement, elle connait également, à son tour, un cycle infernal de crises à répétition qui ne favorise pas son expansion. Malgré le monopole lui attribué par l'Etat, cette nouvelle coopérative n'arrive pas à bien accomplir sa mission de gestion collective des droits d'auteur en RDC qui consiste à percevoir et répartir les dû aux ayants-droits.
Répartitions forfaitaires, megestion, immixtion dans la gestion, détournement, divisions entre dirigeants, conflits de leadership et népotisme sont des fléaux qui gangrènes la SOCODA.
Cette situation ne permet pas aux créateurs congolais de jouir réellement des fruits de leurs oeuvres de l'esprit.
Réformée et bien gérée, la SOCODA est capable de générer beaucoup d'argents et aider les artistes à sortir de la précarité dans laquelle nombreux se trouvent.
Donc, il est important que le gouvernement dote le secteur d'une loi fondamentale sur la politique culturelle afin de dissiper cette crise pérenne entre les artistes et aussi avec la SONECA qui résiste encore et toujours.
