Il y a un mois au Tchad, la Banque mondiale a présenté les conclusions alarmantes sur le faible niveau scolaire. Alors que les candidats au baccalauréat passent les épreuves écrites lundi 19 juin, certains particuliers et autres organisations à caractère social proposent des séances de rattrapage intensif pour mieux préparer les candidats. C'est le cas au centre culturel et social Koulsy Lamko.
Dans le centre culturel et social Koulsy Lamko, du nom de l'écrivain tchadien, plus de 2 000 candidats au baccalauréat chaque soir viennent renforcer leurs connaissances ou apprendre ce qui ne leur a pas été enseigné en classe durant la période scolaire : « Ici, on nous donne les clefs de l'examen. C'est-à-dire, on nous prépare à l'écrit directement, on ne nous enseigne pas les généralités. Le but, c'est le bac. »
Pour cet exercice de rattrapage, le centre a choisi de recruter une dizaine d'enseignants à la retraite expérimentés pour encadrer et orienter ou réorienter les candidats.
« Généralement, les élèves sont en retard dans le programme. Donc, on traite les anciens sujets, et d'autres types d'exercices, explique Abakar Ali, l'un de ces enseignants. Je pense que j'ai donné les 97 % de ce qu'ils doivent apprendre. J'ai l'amour d'enseigner, sinon à mon âge, je devrais abandonner : presque 40 ans d'enseignement, et vous voyez où je me trouve ? »
Jean-Kevin Ngangnodji est le responsable du centre culturel et social Koulsy Lamko, par ailleurs artiste, il explique pourquoi il faut relever le niveau : « La responsabilité de l'école ce n'est pas seulement l'État. Donc chaque jour, on fait cours le matin, le midi et le soir, et aussi la nuit. Le centre n'a pas de subventions, n'a pas de partenaires qui l'appuient. Mais c'est par rapport à nos activités artistiques que nous finançons aussi les fournitures. »
Au total, environ 94 000 candidats vont passer, à partir de lundi, les épreuves du bac, dans 141 centres.