Congo-Brazzaville: Les immortelles chansons d'Afrique - « Mobali ya nguelele » de Jeannot Bombenga

Vétéran de la musique congolaise moderne, Jeannot Bombenga a marqué les mélomanes avec des morceaux intemporels parmi lesquels « Mobali ya nguelele » .

Dans son oeuvre musicale, l'auteur nous plonge au coeur d'un scénario dans lequel une femme fustige un bel homme à la fois menteur et en constante crise financière. Cet homme fauché, qui ne compte que sur sa beauté et sur sa grosse veste, passe son temps à courtiser les ravissantes femmes qui, pour la plupart du temps, s'attendent à recevoir quelque chose de la part des hommes.

« Ba ko bengaka ngai tango nyonso mpo bayebi ngai mwasi ya talo. Soki libenga e toboka yo kala mobali tika ko benga ngai ». Ce qui peut se comprendre: « Je suis constamment sollicitée parce que je suis une femme de valeur. Si ta poche est vide depuis longtemps, ne me dérange pas ». Pour mieux le raisonner, la femme dit, en outre : « Yo tata na nguelele keba, na kazaka ya monene likuta te badenko, o kota université ya ko kosa basi, ba ninga ba kota ya mayele ». Autrement dit :« Toi pauvre type camouflé dans ta grosse veste, gare à toi d'être entré dans l'université des menteurs au lieu d'aller à l'université des intellectuels ».

Cette mélopée a vu le jour en 1968 et fut enregistrée bien avant le départ de l'artiste Ntessa Dalienst de l'orchestre Vox Africa. Sortie en format 45 tours, elle est référencée Ev. 2 sous les auspices du label Edivox. En 1969, elle connaîtra une réédition par le label African sous la référence 90.264.

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La chanson s'ouvre par des intonations de guitare solo et comporte trois mélodies. Dans la troisième, la trompette de Jean de la croix Tshibambe et le saxophone de Ruben Nsiku répondent au chant de Jeannot Bombenga et de Ntessa Dalienst en forme de question-réponse. Elle recèle en plus un break qui laisse le temps à la guitare solo d'André Damoiseau et la guitare rythmique mi-composée de Casimir Mitshipule de s'accorder à merveille. Pendant ce temps, la guitare basse de Jean-Pierre Kurayum et la percussion de Makirimbia tissent le canevas rythmique de ce magnifique morceau.

Né le 25 août 1934 à Wanga, dans la région de l'Equateur, en République démocratique du Congo, Jeannot Bombenga a fait ses débuts en tant que choriste. Il intègre l'orchestre Jazz Africain qui se disloque quelque temps après. Cela l'oblige à créer son propre orchestre qu'il va dénommer Vox Africa. En 1964, après l'éclatement de l'orchestre African Jazz, Bombenga va venir à la rescousse de Grand Kallé avec tout son orchestre.

A partir du 3 juin 1967, date à laquelle cesse d'exister l'African Jazz de Kallé, il relance son Vox Africa désormais plein d'expérience et s'envole vers des succès extraordinaires tels que « Mbula ya sacrifice » et « Congo nouveau, Afrique nouvelle » exploités à la radio nationale comme générique. Aujourd'hui, âgé de 89 ans, il est le dernier monument vivant de la musique congolaise.

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