Congo-Brazzaville: Le saviez-vous? Les statuettes fétiches des peuples tékés de Ngo

Les Tékés constituent une population importante de l'ordre de 450 000 personnes réparties sur trois Etats : le Gabon et les deux Congo. En 1906, le Français Robert Hottot est le premier à s'intéresser à leurs statuettes. Il en dégage deux types : le Tégé, qui est une statuette non consacrée, et le Butti, une figure d'ancêtre chargée d'un Bonga. Explications.

Le Tégè (tèghè)

Les statuettes, au nom générique de bitégué, sont souvent placées sous la responsabilité du chef de famille qui les dispose dans l'un des angles de son habitation. Les personnages sont ainsi posés, les yeux tournés vers la porte d'entrée, les pieds calés dans le sol en sable. L'orientation est destinée à interdire l'entrée à toute personne mal intentionnée.

La plupart de ces bitégué ont pour rôle la protection individuelle, familiale ou collective. Cette pièce appartenait à un devin, originaire d'une population voisine installée à l'Ouest, exerçant ses fonctions chez les Batéké.

Le Butti

Cette statue africaine en bois joliment sculptée est un fétiche originaire du groupe ethnique Téké, en République du Congo. Il s'agit, en réalité, d'une figure reliquaire parfois aussi appelée butti ou nkiba servant à incarner physiquement les esprits ancestraux appelés ikwii.

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Les statues buti sont identifiées comme des ancêtres masculins et sont placées dans un sanctuaire spécifiquement destiné aux défunts de la famille. On invoquait le buti afin de répondre à des questions dans le cadre de la résolution de problèmes personnels. La grande cavité que l'on voit creusée dans le tronc accueille la charge médicinale bonga composant le noyau physique et conceptuel du butti.

Le bonga insuffle en quelques sortes à corps inanimé. Lors de l'usage du fétiche, le propriétaire fait sonner une cloche, secoue un hochet et chuchote à l'oreille du personnage.

À la mort du propriétaire, la statue est désacralisée en enlevant la charge magique. Elle devient alors une statue appelée tègè lorsque dépourvue de sa charge. Elle est alors enterrée avec le défunt.

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