La MONUSCO et le gouvernement ont validé jeudi 15 juin à Goma, les Termes de Reference de l'équipe provinciale intégrée de la transition. Cette équipe est désormais opérationnelle dans le Nord Kivu.
Les équipes provinciales intégrées de transition sont installées par la MONUSCO, le gouvernement et d'autres partenaires dans différentes provinces où la Mission est encore opérationnelle, notamment, le Nord et Sud Kivu, ainsi qu'en Ituri.
Elles visent essentiellement à expliquer le plan de transition graduel de la Mission à différentes couches de la population pour qu'elle se l'approprie.
Ces équipes ont également pour objectif de créer un cadre nécessaire de concertation et de travail sur la transition avec l'ensemble des partenaires impliqués notamment les autorités provinciales, la MONUSCO, les Agences, les fonds et programmes du système des Nations Unies ainsi que les membres de la société civile et les différents partenaires et bailleurs de fonds.
Parmi les autres tâches qui leur sont assignées figure la formulation des analyses conjointes sur la situation de la Province du Nord-Kivu dans un contexte de transition en mettant l'accent sur les défis à relever sur les plans sécuritaire, économique ou communautaire mais aussi en identifiant les opportunités.
Ces mécanismes sont donc un cadre de concertation mais aussi de conscientisation et de familiarisation au processus de transition qui mettent en exergue tant les opportunités que les implications du retrait progressif de la MONUSCO.
Dans son mot lors du lancement et validation des Termes de Reference à la session du jeudi 15 juin à Goma, la cheffe de bureau Laila Bourhil a prévenu « qu'il ne s'agit pas d'un simple processus de remise et reprise mais d'une transformation de la présence des Nations Unies en RDC avec pour objectif une consolidation et une pérennisation des acquis de la MONUSCO notamment dans le domaine de la sécurité, de la protection des civils et de la stabilisation ».
La cérémonie s'est déroulée en présence des quinze membres qui composent ce comité dont la présidence est assurée par le Gouverneur militaire, le lieutenant-général Ndima Kongba Constant. La vice-présidence est attribuée conjointement à la cheffe du bureau de Goma et à son homologue du Bureau de Beni qui était aussi présent dans la salle.
Cette installation de l'équipe provinciale intégrée de transition de Goma, vient après celle du Sud-Kivu et de l'Ituri respectivement le 3 mai et le 14 juin courant.
Ces nouvelles structures tirent leur genèse du plan de transition conjoint adopté en 2020 entre le gouvernement de la République et la MONUSCO. Ce plan définit les conditions minimales sur le retrait progressif et responsable de la mission onusienne. Le dispositif avait été élaboré en étroite collaboration avec le Gouvernement et en consultation avec le système des Nations Unies et les membres de la société civile.
Il comporte dix-huit jalons et 83 indicateurs ainsi que l'identification des zones d'interventions avec à la clé, les niveaux de responsabilités respectives des parties prenantes ainsi que les échéances pour cette marche collective vers une transition organisée qui permettra de faire un transfert graduel des responsabilités assumées aujourd'hui par la MONUSCO vers les autorités congolaises. Pour se faire, insiste Laila Bourhil : « une communication régulière et conjointe sera nécessaire pour nous assurer que la population du Nord-Kivu soit informée et puisse avoir une bonne compréhension et appréciation de ce processus de transition ».
Cette communication conjointe sera d'autant plus nécessaire à l'ère de la désinformation, mésinformation et tentatives de manipulations qui sèment le doute, induisent à l'erreur et génèrent de la violence et de la haine, a tenu à préciser la cheffe du bureau.
Madame Bourhil a énuméré les principaux jalons, et a noté en priorité, la sécurité et la protection des civiles ; suivi de l'existence d'une plus grande capacité pour répondre aux menaces pour la protection des civils et résoudre les conflits intercommunautaires ; en troisième lieu , le désarmement et la démobilisation ; quatrièmement , la contribution du PDDRCS dans la réduction durable du nombre de groupes armés. En 15e lieu, l'organisation d'élections crédibles, transparentes, inclusives et pacifiques tenues dans les délais constitutionnels...
Ne pas forcer une porte déjà ouverte
En clôturant les travaux, le Gouverneur militaire, le lieutenant-général Ndima Kongba Constant a exhorté les responsables des instituions provinciales de restituer fidèlement à leurs administrés les matières apprises au cours de cet atelier qui constitue le point de départ sur l'élaboration d'une feuille de route qui prépare le retrait de la MONUSCO.
Le lieutenant-général Ndima en a profité pour rappeler aux jeunes de la province à « ne pas forcer une porte déjà ouverte » et a particulièrement insisté sur le fait que « la MONUSCO n'est pas une force étrangère en RDC ».
Le représentant de l'équipe Pays du système des Nations Unies, Jean François Dubuisson, Chef du Bureau terrain du PNUD à Goma, a quant à lui estimé que la mise en place de cette structure constitue « un jalon important du processus de la transition. » Il a invité les acteurs locaux et provinciaux à s'impliquer pleinement « dans une transition ordonnée et responsable ».