Coup sur coup, le parti présidentiel PDG puis le gouvernement se sont inquiétés de certaines dérives verbales de la part d'activistes ou sur les réseaux sociaux. Alors que le pays attend une élection présidentielle cette année, le pouvoir appelle à la retenue.
Le PDG dit avoir noté, durant la révision de la liste électorale, une prolifération du discours xénophobe, notamment contre les naturalisés. Le parti présidentiel a rappelé que ceux fraîchement citoyens pouvaient s'inscrire, mais que seuls les Gabonais de quatrième génération avaient le droit d'être candidats. Le parti a estimé que la stigmatisation était « porteuse des germes de la violence » avant d'inviter l'opinion à « la mesure ».
Pour illustrer, certains ont évoqué la démission d'Ousmane Cissé fin mai, quatre jours après son arrivée à la direction de la Société d'Énergie et d'Eau, alors que des critiques dénonçaient le choix d'un Sénégalais pour gérer l'une des grandes entreprises nationales. D'autres ont rappelé la défense du Conseil supérieur des affaires islamiques début juin, face aux attaques verbales contre leur président béninois naturalisé gabonais.
Jeudi, le porte-parole du gouvernement a à son tour dénoncé des « dérives verbales menaçant le vivre ensemble ». Rodrigue Mboumba Bissawou a vanté le Gabon comme « terre d'accueil ».
Un épisode critiqué par Paul-Marie Gondjout. L'opposant dénonce une « manipulation » et une « communication malheureuse » des autorités. Pour le président de l'UNI, le pouvoir ferait mieux de « faire de la pédagogie au lieu de monter les Gabonais les uns contre les autres ». Paul-Marie Gondjout insiste, les Gabonais « ne sont pas xénophobes et vivent avec des étrangers tous les jours », rappelant que le pays avait aussi été construit par des travailleurs venus d'ailleurs, citant l'exemple du Transgabonais.