Dakar — Le gouvernement malien, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a demandé, vendredi, le retrait sans délai, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), estimant que la mission onusienne n'avait pas atteint son objectif fondamental.
Dans un discours prononcé devant le Conseil de sécurité de l'ONU, le ministre malien a notamment soutenu qu'après plusieurs années de déploiement des forces de la MINUSMA sur le terrain, la situation sécuritaire, qui concernait jadis le Nord du pays, s'est progressivement dégradée dans les autres régions du Mali.
Le chef de la diplomatie malienne a fait cette déclaration alors que s'ouvraient les négociations des membres du Conseil de sécurité sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a dernièrement recommandé une reconfiguration de la MINUSMA à travers une rationalisation de ses tâches autour d'un ensemble limité de priorités visant à améliorer son efficacité.
"Je regrette de réaffirmer aujourd'hui que les options proposées par le Secrétaire général dans son rapport sur l'examen interne de la MINUSMA ne répondent pas aux préoccupations et aux attentes maintes fois exprimées par le gouvernement et les populations du Mali", a réagi le ministre malien des Affaires étrangères.
Il a ajouté que les prescriptions internationales, notamment celles prodiguées par la MINUSMA depuis sa création en 2013 ont bien montré leur limite.
"Comment expliquer que la situation sécuritaire au Mali en 2013 soit bien meilleure que celle nous connaissons de nos jours ?", s'est-il interrogé, estimant que »le réalisme impose le constat de l'échec de la MINUSMA dont le mandat ne répond pas aux défis sécuritaires ».