Sénégal: Appel à des 'consensus forts' autour de l'université

Thiès — Le professeur Diaraf Seck, conseiller technique au ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'Innovation. a invité, vendredi à Thiès, tous les acteurs universitaires et de la société de manière générale, à arriver à des "consensus forts" autour du bien commun qu'est l'université.

»Il faut dégager des consensus forts, même si on n'est pas d'accord sur un certain nombre de choses, qu'on puisse au moins dire : 'nous avons un consensus : ça, c'est un bien commun, nous n'allons pas y toucher", a préconisé l'universitaire.

En marge d'un symposium de la Société de physique du Sénégal à l'Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT), l'officiel se prononçait sur les violentes manifestations qui ont endommagé, il y a deux semaines, une bonne partie de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD), la première du pays.

Lors des émeutes consécutives à la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko, plusieurs bâtiments de l'UCAD ont été saccagés ou incendiés, des véhicules brûlés et des archives parties en fumée.

»Ce sont des moments très difficiles que nous sommes en train de vivre", a dit Diaraf Seck, témoignant avoir eu le "coeur meurtri", après avoir visité ce temple du savoir, au lendemain de ces évènements qui ont secoué le pays.

»C'est extrêmement douloureux, ce qui s'est passé dans la grande UCAD, mondialement reconnue, qui est une université panafricaine de renom", a poursuivi le responsable, qui est aussi professeur de mathématiques à ladite université.

Depuis 1957, l'UCAD a vu le jour sur la base d'écoles qui existaient, dont l'école de médecine qui remontait à 1918, a-t-il relevé.

»Quand on n'encourage pas le savoir, ce qui resterait, peut-être, c'est l'ignorance et l'ignorance est très dangereuse", a averti M. Seck. "Un pays qui n'a pas d'université est réduit systématiquement en esclavage, a-t-il poursuivi, et il faut que ceux qui apprennent et ceux qui ont appris en soient conscients.

Selon lui, les autorités sont en train de réfléchir à la relance des enseignements et de la recherche, après les perturbations qui ont été notées. "Ce ne sera pas une mince affaire", a-t-il estimé.

Diaraf Seck a indiqué que le gouvernement a consenti, ces dernières années, "beaucoup d'investissements" au profit des universités. Un financement de 52 milliards de FCFA a été dégagé, par exemple, pour équiper 100 laboratoires, dont des laboratoires de physique. En plus du matériel pédagogique, il y a du matériel dédié essentiellement à la recherche, a dit Seck, qui a appelé à un "sens de la mesure".

»La Société condamne ce qui a été constaté. On a été blessé parce que c'est notre système à nous qui a été touché", a aussi dit Sengane Mbodji, secrétaire général de la SPS.

Il a précisé que c'est pour manifester son soutien à son ministère de tutelle et à toute la communauté universitaire que la société savante a tenu à maintenir l'organisation de ce symposium, en dépit des récents évènements qui ont profondément choqué l'opinion sénégalaise.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.