Madagascar: Évasion de prison - Le cas Houcine Arfa évoqué à l'Assemblée nationale française

Son cas a fait des vagues dans le pays. Houcine Arfa, un français d'origine maghrébine, s'est évadé de la prison de Tsiafahy en 2017 pendant qu'il était encore en détention préventive. Cinq ans après les faits, le sujet connaît des rebondissements.

Houcine Arfa a fui les prisons malgaches dans des conditions rocambolesques. Alors qu'il était encore en détention préventive, cet ancien collaborateur du régime Rajaonarimampianina a pu s'évader de la maison des forces de Tsiafahy. Lors d'une prétendue sortie médicale à l'hôpital, ce français en a profité pour prendre la poudre d'escampette avant d'atterrir en Europe après avoir mis le cap sur une île voisine. Un cas qui a tenu en haleine le gouvernement de l'époque étant donné que le nom d'une ministre était cité dans l'affaire. Elle a été interpellée en possession de liasses de billets, des euros, qu'elle aurait reçues au prix de son silence et de son inertie. Houcine Arfa est bien connu de l'entourage de l'ancien président pour avoir travaillé avec le service de sécurité présidentielle. Mais l'histoire d'amour entre ce français et les conseillers spéciaux de Rajaonarimampianina n'a pas duré longtemps et s'est terminée par une procédure judiciaire qui a conduit directement Arfa en prison.

Inactivité

Cinq ans se sont écoulés depuis l'évasion de Houcine Arfa, mais le sujet est de nouveau soulevé à l'Assemblée nationale française par un député français qui veut prendre sa défense devant les autorités françaises. Olivier Serva, élu en Guadeloupe, n'apprécie pas la démarche du gouvernement français au sujet de Houcine Arfa. L'élu affirme que ce ressortissant français a été « victime de rupture d'égalité de la part du gouvernement français ». Plusieurs démarches ont été entamées pour mobiliser les autorités françaises, selon toujours Olivier Serva, sur le cas Arfa et des « envois de multiples lettres au président de la République, M. Emmanuel Macron, à l'ex-ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, M. Jean-Yves Le Drian, ainsi qu'à l'ancienne cheffe du bureau de la protection des détenus au ministère des affaires étrangères » ont été faits, toujours selon le député. Mais il regrette le « silence et l'inactivité du Gouvernement français » face à ces interpellations. « Aucune procédure officielle n'a été entamée en vue de sa libération », poursuit-il.

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Conditions inhumaines

Le député Olivier Serva demande, à cet effet, des explications à la ministre française de l'Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, sur cette « inactivité du gouvernement français » par rapport à l'incarcération de ce ressortissant français qui a finalement pris la fuite des prisons malgaches. Une évasion qui a pu avoir lieu « au prix de plusieurs dizaines de milliers d'euros versés », reconnaît néanmoins le député français. Olivier Serva a donc avoué à l'Assemblée nationale française que des faits de corruption ont trait dans le cas Houcine Arfa. Pourtant, ce problème d'éthique et de moralité semble échapper aux préoccupations de cet élu français au regard « des conditions de détentions inhumaines » qu'auraient subi Houcine Arfa. Il a été « victime d'actes de torture et d'humiliation de la part de ses co-détenus et des surveillants pénitenciers, qui le mènera à une grève de la faim. Il ira jusqu'à tenter de mettre fin à ses jours », a affirmé Olivier Serva.

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