Sénégal: Pour le ministre Sidiki Kaba, «Le Sénégal n'est pas l'enfer des droits de l'homme»

Plus d'une quinzaine d'activistes et organisations de défense des droits de l'homme venus du Sénégal, Togo, Tchad, Burkina Faso ou encore Guinée Conakry s'adressent au ministre sénégalais des Forces armées, Sidiki Kaba.

Dans une lettre ouverte datée de mercredi, ils s'adressent au ministre sénégalais des Forces armées, également grand défenseur des droits de l'Homme, ancien président de la FIDH et président d'honneur de l'organisation. Dans leur texte, ils s'indignent du recul constaté au Sénégal après les 16 morts, centaines de blessés et personnes arrêtées lors des manifestations qui ont suivi la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko.

Activistes et organisations se disent « indignés », « préoccupés », « très inquiets » du recul démocratique au Sénégal. Ils décrivent Sidiki Kaba, ancien président de la FIDH et grand défenseur des droits de l'homme, comme une « icône » et lui demandent d'agir suite à ces violences.

« Il a mené une lutte farouche pour les libertés politiques et contre l'impunité sous toutes ses formes. La présence de personnes lourdement armées qui tirent à balles réelles et qui sont en civil et ne pas tout de suite taper du poing sur la table et demander l'ouverture d'une enquête pour interpeller ces personnes, ça nous pose un problème ! Ce qui se passe est en porte-à-faux avec les opinions et les discours de l'homme », s'émeut Kpande Adjare, ancien président de la Ligue togolaise des droits de l'homme.

« Pas d'indignation sélective »

Sidiki Kaba a réagi aux critiques venues d'un peu partout chez les défenseurs des droits de l'homme après ces violences. Jeudi, le ministre des Forces armées a choisi un ton de fermeté. « Ces organisations, il y a des principes éthiques et déontologiques qui définissent leur attitude, leur comportement. Il faut que l'on se dise qu'on ne saucissonne pas les droits de l'homme ; il faut que l'on se dise aussi qu'on ne peut pas adopter une indignation sélective. Les accusations qui sont portées, il faudrait pouvoir les déconstruire. Ce sont les forces de l'ordre du Sénégal qui vont saccager les gendarmeries, les magasins, brûler les voitures ? On sent nettement que de telles accusations ne sont pas fondées. Le Sénégal n'est pas l'enfer des droits de l'homme. »

Dans leur courrier, les activistes opposent à Sidiki Kaba d'anciens discours lorsqu'il était président de la FIDH. Pour eux, le pouvoir sénégalais doit absolument préserver les acquis démocratiques.

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