Des acteurs de la société civile portent plainte contre le ministre guinéen de la Justice et des droits de l'homme après qu'ils ont été relaxés mardi 12 juin par le tribunal de première instance. Suite à la libération des ex-militants du FNDC, officiellement dissout, il est désormais reproché au chef du département de la Justice d'avoir dénigré l'image les trois personnalités de l'opposition. La dizaine de plaignants a cité à comparaître le ministre de la Justice jeudi prochain, le 22 juin, devant le tribunal pénal de Dixinn dans la proche banlieue de Conakry.
Le ministre Alphonse Charles Wright est accusé par les militants pro-démocratie de dénonciations calomnieuses et d'injures publiques, de violences et voies de faites et d'abus d'autorité.
Foniké Mengué, l'un des plaignants, et ses camarades espèrent des poursuites et une condamnation du garde des Sceaux. « Il y a eu des propos qui ont été tenus qui sont d'une gravité rare, nous explique Me Salifou Béavogui, avocat des parties civiles, et qui les exposent naturellement à des poursuites judiciaires d'une part et qui portent atteinte à leur honneur et à leur considération d'autre part. Donc, nul n'état au-dessus de la loi, nous pensons que ces agissements sont répréhensibles et qu'il faille les poursuivre devant la justice ».
Nul n'étant au-dessus de la loi, le ministre Charles Wrigth entend bien répondre à la convocation du tribunal.
« Moi je serai devant le tribunal, nous allons échanger sur des questions de droit, pas sur des questions de personnes. Et je leur dis : que cela soit moi, que cela soit qui que ce soit dans ce pays, dans cette période de refondation si vous voulez, toutes les personnes doivent être égales devant la loi, nous sommes tous égaux en matière de droit et de devoir. Pour moi, je n'ai aucun souci particulier par rapport à cela ».
Reste à savoir si cette procédure peut aboutir compte tenu du statut de ministre de Charles Wrigth... En effet selon les spécialistes, il devrait plutôt comparaitre devant la Haute cour de justice...