Sénégal: Saint-louis-/ Lutte contre les violences sexuelles - La presse locale capacitéé par l'Association des Juristes Sénégalaises sur le traitement médiatique des cas

Après les régions de Diourbel et Kaolack, c'était au tour hier, jeudi 15 juin, des professionnels de médias de la région de Saint-Louis d'être capacités sur le mode de traitement adéquat des cas de violences sexuelles. C'est à l'initiative des membres de l'Association des Juristes Sénégalaises (AJS) qui, en partenariat avec l'Union Européenne, ont voulu inciter les acteurs des médias à s'intéresser davantage sur le traitement des cas de violences sexuelles surtout dans ce contexte où la société sénégalaise est gangrenée par des violences récurrentes exercées à l'encontre des femmes et des jeunes filles.

Il est attendu des journalistes et hommes des médias en général de contribuer à briser le silence des victimes et à sortir cette question de la sphère privée, malgré les tabous et les contraintes de la société. Il s'agissait donc à travers cet atelier de formation d'oeuvrer pour l'éradication des violences sexuelles par la sensibilisation, la vulgarisation et l'application effective de la loi criminalisant le viol et la pédophilie en zone urbaine et périurbaine dans les régions de Dakar, Thies, Kaolack, Tambacounda et Saint-Louis.

Ainsi, les professionnels des médias ont eu droit à des communications axées sur trois modules à savoir les Violences sexuelles focus sur la loi criminalisant le viol et la pédophilie ; les Violences sexuelles : Constat et Caractéristiques du traitement médiatique ; et les Violences sexuelles et Traitement adéquat de l'information. Ces différents modules ont été animés par Nafissatou Seck, juriste, et Nina Penda Faye, journaliste reporter et consultante.

Abordant dans le même sens, Aminata Samb, coordonnatrice de Projet et membre de l'Association des Juristes Sénégalaises a estimé que les journalistes doivent être engagés, en faisant un traitement adéquat et équilibré de l'information. « Nous avons jugé nécessaire de capaciter les acteurs des médias qui sont les miroirs de la société de par leur statut de relais pour la sensibilisation des populations et des juridictions », a-t-elle dit tout en rappelant que « souvent, le traitement médiatique fait par les professionnels des médias sur les violences sexuelles est minimisé et classé dans les faits divers, alors que c'est un sujet, un fait social qui interpelle tout le monde ».

Pour Bator Fall, journaliste reporter à la RTS et participante à cet atelier de formation, l'initiative est intéressante et à démultiplier. « Les violences sexuelles sont des faits que nous vivons tous les jours mais le problème qui se pose pour nous journalistes, c'est de savoir comment traiter l'information. Au Sénégal, les violences sexuelles sont banalisées », a-t-elle soutenu avant d'exhorter les journalistes à se spécialiser sur les questions de genre.

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