Selon le code de la nationalité malgache, l'acquisition volontaire d'une nationalité étrangère fait perdre la nationalité malgache.
Le flou autour de la double nationalité d'Andry Rajoelina n'avait jamais été éclaircie. Alors que des documents attestant de la naturalisation française du chef de l'État en 2014 ont été divulgués sur les réseaux sociaux, les réactions reprochant un manque de transparence du président depuis sa candidature en 2018 et lui demandant de s'exprimer sont de plus en plus nombreuses.
L'extrait du décret portant acquisition de la nationalité française d'Andry Rajoelina signé par le Premier ministre français et le ministre français de l'Intérieur de l'époque, ainsi que la parution au Journal officiel ont fait le tour du réseau social Facebook.
Des dérogations
« Les fonctions d'un président de la République ne peuvent échoir qu'à un citoyen de nationalité malgache », a réagi le parti MMM de Hajo Andrianainarivelo, se référant à l'article 46 de la Constitution malgache. Dans un communiqué publié jeudi 16 juin, le parti de cet ancien ministre de l'Aménagement du territoire et des travaux publics d'Andry Rajoelina de 2019 à 2022, demande au chef de l'État « de s'exprimer sur ce sujet qui offense la souveraineté des Malgaches qui ont été trahis ».
« Perd la nationalité malgache, le Malgache majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère », dispose l'article 42 du code de la nationalité malgache. Un article complété par un certain nombre de dérogations. La controverse tourne maintenant autour de l'interprétation de celles-ci.
Contactée, la directrice de cabinet de la présidence, Romy Voos Andrianarisoa voit dans la divulgation de ces documents « une manoeuvre sans doute politique ». « Le président est né de père et de mère malgache. Il est malgache », indique-t-elle avant de préciser que « le président est français depuis son arrière-grand-père et par filiation (...) Un pourcentage important de Malgaches sont binationaux et vivent en parfaite harmonie dans leurs choix et positions politiques », ajoute-t-elle.