Le Bureau politique national de Pastef appelle à la « dissolution immédiate sans préavis » du parti au pouvoir, l'Alliance pour la République (Apr) à travers une pétition lancée en ligne. Dans une déclaration rendue publique hier, jeudi 15 juin, les camarades du maire de Ziguinchor ont accusé leurs adversaires d'avoir « utilisé́ une milice armée d'armes de guerre pour intervenir dans le maintien de l'ordre aux côtés des forces de sécurité́ » lors des manifestations des mois de mars 2021 et juin 2023 en violation de la Loi relative aux partis politiques.
Décidément, la bipolarisation de la vie politique entre le parti au pouvoir, l'Alliance pour la République (Apr) et Pastef-les patriotes, formation politique de son principal opposant, Ousmane Sonko, n'est pas partie pour prendre fin de sitôt. Hier, dans un communiqué rendu public, les camarades du maire de Ziguinchor actuellement en résidence surveillée depuis plus de deux semaines sont montés au créneau pour demander la dissolution du parti au pouvoir à travers une pétition lancée en ligne. Dans ce texte dont une copie nous est transmise, le Bureau politique national de Pastef accuse l'Apr d'avoir « utilisé́ une milice armée d'armes de guerre pour intervenir dans le maintien de l'ordre aux côtés des forces de sécurité́ » lors des manifestations des mois de mars 2021 et juin 2023.
Pour justifier leurs accusations, les camarades de Sonko évoquent entre autres, « des témoignages concordants, corroborés par des enquêtés indépendantes de médias locaux et internationaux, basées sur des vidéos explicites ». Des « documents d'organisations de défense des droits de l'homme » qui selon eux, ont « montré́ que ces groupes armés avaient pour camp de base le siège de l'Apr sis à Ouakam où étaient stationnés plusieurs dizaines de pickups servant à leur déploiement sur le terrain ». Mais aussi que le « Porte-parole de l'APR, Mr Seydou Guèye, interrogé par la chaine TV5, a reconnu explicitement que ces milices et nervis entaient des « Volontaires » qui se sont déployés spontanément pour défendre l'Apr et les institutions de la République ».
Pour toutes ces raisons, le Bureau politique national de Pastef déclare que « l'intervention coordonnée, violente et sanglante » de ces milices de l'Apr « ont occasionné des dommages corporels, des mutilations, des tortures et des décès par balles de manifestants ». « Il est manifeste, que ces nervis ont été recrutés, employés, armés, dotés de moyens logistiques et payés par l'Apr pour semer la mort et la terreur sur les manifestants. Il n'est plus contestable, que ces nervis déployés par l'Apr se sont immiscés dans les fonctions régaliennes du maintien de l'ordre et ont usurpé les compétences des forces de sécurité́ en violation totale des lois et règlements », ajoute encore le Bureau politique national de Pastef avant de déclarer. « Eu égard à tout ce qui précède, l'Apr a violé́ de façon manifeste et volontaire ses obligations légales définies par la loi n· 81-17 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques modifiée par la loi n·89-36 du 12 octobre 1989, et nous appelons à sa dissolution immédiate sans préavis ».