Tunisie: «Nous trouverons un chemin, ou nous en créerons un»

17 Juin 2023

Cette citation de la Traversée des Alpes du général carthaginois Hannibal Barca, résume à merveille la position de Kaïs Saïed quant aux négociations avec le FMI.

En effet, la fin de non-recevoir qu'a opposée le Chef de l'Etat aux diktats du bras financier de Brettons-Wood est une situation inédite pour l'institution financière internationale et ses partenaires.

Face au tarissement aigu des ressources financières extérieures, à la dégradation des finances publiques, pâtissant de leur situation vulnérable, ainsi que la hausse des cours internationaux du pétrole et du blé, des facteurs de nature à compromettre la soutenabilité de la dette publique, outre les effets négatifs de l'accroissement de l'endettement du secteur public auprès du système bancaire qui met en péril sa capacité à financer les opérateurs économiques, les analystes du FMI pensaient que la Tunisie allait plier l'échine et se soumettre à ses desiderata. Mais c'était sans compter que la Tunisie a un chef qui savait que les recettes du FMI allaient rendre l'air irrespirable en Tunisie. Car pour Saïed, la lecture du FMI reste figée dans l'analyse économique et financière technique sans toutefois pointer du doigt les causes réelles ayant conduit à cette sinistrose inquiétante des finances publiques. Et comme un chef doit être devant et pas derrière, il part seul, au mépris des dangers, pour créer un nouveau chemin en dehors des sentiers du FMI, de la Banque mondiale ou des bailleurs de fonds qui sont plus froids que les monstres froids. Chaque jour qui passe, on le trouve devant sur le terrain, pour écouter le pays, pour tracer des voies nouvelles, pour convaincre l'opinion que les valeurs qu'il prône sont justes et pour rassembler les Tunisiens qui souhaitent aller plus loin et plus vite.

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Inutile de souligner l'importance de cette séquence pour les Tunisiens, de mesurer l'ampleur de leurs attentes et la sensibilité de tout ce qui se dit pendant cette période. Et bien qu'en même temps la sphère politique se divise et se livre à l'anathème, ignorant le message des Tunisiens, il est important que ceux qui veulent sortir le pays de la crise cherchent, eux aussi, un autre chemin. L'heure est pour ceux qui ont le courage de se placer premiers au front et de donner, à l'inverse, l'image d'unité et d'être à l'écoute de ce que les Tunisiens, dans leur diversité, veulent dire et entendre.

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