Après la fermeture du site de l'usine de fabrication de briques sis à Niacoulrab, près du croisement Darou Thioub, l'unité de production a été délocalisée à Noflaye, une localité de l'arrondissement de Sangalkam, en janvier dernier. Et pour cause, «le bailleur, le propriétaire du terrain qui abritait l'usine, a rompu le contrat de location qui le liait à l'entreprise», témoignent les habitants du quartier/village traditionnel. Cela n'est pas resté sans conséquences sur l'activité de l'usine, des employés et des clients, impatients et las d'attendre.
Selon, Nogaye Mbodji, assistante de l'entreprise, «nous sommes restés presque pendant 4 mois sans travailler. Car, il fallait trouver un nouveau site. Nous avons commencé à l'aménager afin que le travail puisse démarrer. Et cela nous a pris beaucoup de temps. Les travaux sont en train de se poursuivre jusqu'à nos jours. Donc, vous avez constaté que les travaux de la piste ne sont pas encore achevés».
Malgré ces difficultés, la Direction, pour honorer ses engagements et maintenir sa clientèle, a été obligée de recourir à l'achat des briques pour ses clients. A défaut, elle doit rembourser. Paul, responsable de la production, indique : «nous travaillons en fonction des commandes. Seule Madame Nogaye Mbodji peut vous donner des informations précises.»
Au total 10 personnes travaillent en qualité de permanents. A ceux-là s'ajoutent des temporaires recrutés en fonction de l'importance des commandes. Certaines périodes sont durement ressenties. Cela est lié à divers facteurs : «le fait que l'on vient de s'installer sur un nouveau site, les défaillances techniques des engins», entre autres, renseigne-t-on.
Avec la situation qui prévaut dans le pays, les choses ne sont pas simples. Des institutions bancaires de la banlieue ont fermé. Elles ont été saccagées lors des manifestations qui ont eu lieu les 1er et 2 juin dernier. «Aujourd'hui, (ce mercredi), je vais à la banque chercher de l'argent. Il faut que je paie des briques pour notre client qui est à Tivaouane Peuhl», a déclaré l'assistante.
LE TERRAIN MORCELE EN PARCELLES DONT UNE PARTIE VENDUE A 40 MILLIONS LA PARCELLE
Le site très populaire dénommé, «Usine briques» a fini par donner son nom à une partie du quartier qui l'abrite, dans ce village traditionnel Lébou de Niacoulrab, situé sur la des Niayes, entre Keur Massar et le Lac Rose. Il polarisait beaucoup de monde. Aujourd'hui, ce lieu est désert. Les deux portails sont fermés. A l'intérieur de ce périmètre qui abritait l'unité de fabrication de briques, on aperçoit quelques briques en souffrance. «Les gens ont déménagé depuis janvier. Mais, jusqu'à nos jours, ces briques sont toujours là. Le propriétaire du terrain a rompu le contrat avec l'entreprise. Il doit morceler le terrain et distribuer les parcelles entre ses enfants», a déclaré un habitant du quartier.
En outre, une entreprise de la place qui opère dans la filière bâtiment «a déjà passé un contrat pour la construction des villas sur une partie de terrain. L'autre, va être vendue. Mais, les clients se font rares. Le prix de la parcelle est estimé à 40.000.000 FCFA. C'est coûteux ! La cherté des prix, surtout dans une localité comme Niacoulrab, explique en partie cette situation», a-t-il ajouté. Le courtier que nous avons rencontré sur les lieux n'a pas souhaité s'exprimer sur la question.