Congo-Brazzaville: L'automédication dans des ménages, parlons-en

On ne le dira jamais assez, la précarité financière est une infirmité sociale comme toute autre. L'automédication, toujours condamnée par la médecine dite moderne, prend de plus en plus des proportions inquiétantes dans nos milieux. Et rares sont des familles qui n'en usent pas.

La question est de savoir pourquoi la généralisation de cette pratique. Le commun des mortels évoque, entre autres raisons, le coût élevé des consultations médicales dans des hôpitaux. Pour de nombreux d'entre nous, au lieu d'une nouvelle consultation qui coûterait cher, il suffit de constater chez le nouveau malade des similitudes de symptômes avec ceux du premier qui venait d'être guéri. Vite fait, le traitement est administré à domicile.

L'autre raison est la cherté des médicaments dans des pharmacies. Pour des familles démunies, il faut vite aller chez le voisin solliciter quelques médicaments s'il y en a. L'essentiel c'est d'avaler un produit jusqu'à ce que certains symptômes disparaissent. La persistance sur toute l'étendue du territoire national des médicaments de la rue renforce cela. A la moindre fièvre, l'on court chez le petit d'à côté, propriétaire d'une « mini-pharma » où tout est vendu sans une moindre condition au client qui se présenterait.

A cela s'ajoute le manque criant des officines pharmaceutiques dans nos campagnes. Des ruraux se contentent des produits reçus d'un membre de la famille vivant en ville, parfois datant de plusieurs années. Au moindre signe d'une maladie dans la famille, on s'en sert sans retenue, combien même la substance active n'existerait plus. Quel grand risque sanitaire !

N'oublions pas certaines raisons d'ordre social, l'urbanisation ayant accentué l'individualisme. On s'occupe plus de la cellule embryonnaire familiale. Les neveux, nièces, tantes, cousins, surtout quand ils sont pauvres, sont abandonnés à l'automédication, le soi-disant « richard » de la famille leur ayant tourné le dos.

A travers la conscientisation de la population, luttons contre cette pratique en s'attaquant aux vraies causes qui la génèrent sinon, le danger pour la santé publique est permanent.

Affaire à suivre !

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