Une photo d'elle, toute souriante, le premier jour à son poste de conductrice chez UBS, a conquis les coeurs de plusieurs personnes sur les réseaux sociaux. En pleine journée de travail, on la retrouve au Victoria Bus Terminal, à Port-Louis. Toujours aussi souriante, dans son uniforme et son hijab, Nooshreen Gowsee nous raconte son parcours.
Âgée de 27 ans, cette habitante de Pamplemousses a fait parler d'elle cette semaine, lorsqu'une photo prise le jour où elle prenait son poste de conductrice chez United Bus Service Ltd (UBS) a circulé, recueillant plusieurs notes d'encouragement et d'amour de la population. Nooshreen Gowsee nous confie que son père, Neeamath, chauffeur de camion qu'elle considère comme sa force morale, a toujours été son inspiration et la personne qui a éveillé son intérêt pour la conduite. Issue d'une famille de quatre, son père, sa mère Coontee, et son frère, la jeune femme a fait ses études secondaires jusqu'à la Forme 5, avant de trouver un emploi et d'apprendre à conduire.
Multiples permis
«Mon père m'a poussée à apprendre à conduire à 17 ans,» dit-elle. Après avoir atteint l'âge de 18 ans, son intérêt pour le volant l'amène à obtenir un permis pour voiture, puis une pour moto. «Au fur et à mesure que mon intérêt se développait, j'ai voulu conduire de gros véhicules. Mon père m'a donc encouragée à apprendre à conduire le camion et à faire une demande de permis de conduire, car nous possédions déjà un camion à la maison que je pouvais facilement conduire. Après l'avoir obtenu, j'ai travaillé avec mon père pendant deux ans», raconte Nooshreen. La jeune femme possède également une expérience en Sales and Marketing. Par la suite, sa passion l'a poussée à apprendre à conduire un autobus et à faire une demande de permis, qu'elle a obtenu.
Éventuellement, Nooshreen décide de postuler un emploi auprès d'UBS. Dans un premier temps, elle prend un poste de receveuse, mais rapidement, elle se rend compte que le volant est ce qu'elle aime le plus. C'est ainsi qu'elle se soumet à la formation et aux tests de conduite offerts et exigés par l'entreprise pour s'assurer qu'elle est apte à assumer la responsabilité de transporter des passagers en toute sécurité. Des épreuves qu'elle a réussies avec excellence et détermination. «Pendant ma formation, j'arrivais plus tôt que prévu et je repartais à la maison le plus tard possible, afin de pouvoir apprendre le maximum», confie-t-elle.
«Enn travay sé enn travay»
Aujourd'hui, le quotidien de Nooshreen Gowsee se résume au réveil à 5 heures du matin pour faire ses prières, puis à revêtir son uniforme avec beaucoup de fierté et se préparer pour arriver à son poste à 6 heures et assumer les responsabilités qui lui sont confiées. Occasion également pour l'entreprise de profiter du talent de la jeune femme et de concevoir aussi un uniforme qui conviendrait à une conductrice portant le voile. «Le travail des chauffeurs d'autobus ne peut être sous-estimé, car ils sont les premiers à réveiller le reste de la population et à s'assurer qu'ils se rendent dans des lieux importants, tels que leur travail pour contribuer à notre économie et notre nation. Au-delà du genre, c'est une question de compétence et d'inclusion.» Cette approche, selon Nooshreen Dowsee, a été très encourageante. «Ma famille, et en particulier mon amie Zahra, m'ont toujours encouragée à faire ce que j'aime. Mes collègues masculins me soutiennent également. J'ai aussi été agréablement surprise de voir l'amour et la positivité que la publication de ce poste (page Facebook de UBS) a suscités sur les réseaux sociaux... On a tendance à penser qu'une fois adultes, nous, les femmes, devons avoir pour objectif principal, nous marier et fonder une famille, ou nous cantonner dans des emplois plutôt «adaptés aux femmes"...» nous dit-elle avec émotion, avant de reprendre.
«Mé enn travay sé enn travay, qu'il s'agisse de maçonnerie, de conduite ou autre. Les femmes devraient l'essayer, développer leurs compétences et faire ce qu'elles aiment.» Les yeux rayonnants de fierté et de positivité, Nooshreen Gowsee nous quitte pour reprendre le cours du travail.