Ils veulent contribuer au développement du continent mais ont encore des appréhensions : où s'installer ? Dans quel domaine investir ? Pour quel montant ? ce sont des questions essentielles pour la plupart des « repats », qui veulent réussir leur intégration : ces personnes, installées depuis plusieurs années à l'étranger, choisissent de faire le chemin inverse et de retourner vivre et travailler sur le continent africain. À Abidjan pendant trois jours, un forum a réuni des « repats » pour leur permettre de mieux peaufiner leur projet de retour.
Florence est née à Paris et a grandi à Abidjan. Comme de nombreux jeunes de la classe moyenne, elle est partie étudier en Europe, puis aux États-Unis. Ses diplômes en poche, Florence décide de rentrer en Côte d'Ivoire. Après neuf années passées à l'étranger, il lui a surtout fallu s'adapter à la société.
« Le plus difficile, c'est le décalage. Je n'appartiens plus culturellement à cet univers alors qu'il est le mien. J'ai pu rattraper ceci au travers d'une formation initiative que j'ai eue avec l'école de vie Alpha, pour pouvoir aussi mieux m'enraciner dans mon pays, découvrir ma culture. »
Florence s'est investie dans la médecine traditionnelle à Jacqueville. Cela suppose un démarrage lent, car les revenus ne sont pas aussi élevés qu'en Europe. « J'ai commencé cette activité avec un billet de 5 000 francs, donc je pense qu'il faut aussi arriver à sortir de ce moule qui nous enferme où, il faut absolument des millions pour faire quelque chose. »
Lors de ce forum, les « repats » échangent expérience et conseils. Le maître mot : faire preuve d'humilité, persévérer et comprendre le système administratif ivoirien pour mieux se lancer. Comme le constate Joëlle Kouassi, qui dirige la Société de Garantie des crédits des PME.
« En termes de structuration, ça sera les états financiers, accompagnement même de l'entrepreneur sur les problématiques organisationnelles même de son entité et tout. Donc, le financement n'est pas la première chose à chercher en amont. Une entreprise doit d'abord se structurer. »
Selon l'AFD, près de 40% de la Diaspora africaine projette de s'installer sur le continent pour participer à son développement.
