À six mois de la tenue des élections, les états-majors politiques se mobilisent. Longtemps silencieux, l'ancien président Joseph Kabila renoue le contact avec sa famille politique. Il a amorcé depuis le début du week-end une série de rencontres avec les cadres du Front Commun pour le Congo (FCC) pour les rassurer et donner une certaine ligne de conduite. La première rencontre a eu lieu vendredi 16 juin dans son domaine privé de Kingakati, dans la périphérie de Kinshasa.
Joseph Kabila a d'abord parlé de lui. Devant environ 50 personnes dont l'ancien candidat à la présidentielle Emmanuel Shadari et d'autres fidèles parmi les fidèles, il s'est présenté en leader, affirmant qu'il n'a pas pris sa retraite et n'a jamais abandonné la politique.
« La passion que j'ai pour ce pays n'a jamais faibli », a-t-il notamment assuré selon un des participants. Joseph Kabila a justifié son silence qu'il a qualifié de stratégique. Il s'est dit prêt à jouer un rôle politique et à l'assumer pleinement face aux enjeux liés à la survie de la nation.
Au cours de cet entretien d'environ une heure, il a également promis de multiplier les rencontres avec ses lieutenants dont les parlementaires. Réputé réservé et taciturne, il a par ailleurs annoncé qu'il va s'adresser à la population congolaise sur la situation actuelle du pays et le rôle qu'il va jouer en tant qu'ancien chef de l'État et en tant que leader politique.
Face à ses proches, il a dressé un tableau très sombre de la situation sécuritaire. Il s'est posé par exemple la question de l'organisation des élections dans des zones hors de contrôle de l'État. Joseph Kabila avait déjà partagé cette inquiétude avec Bintou Keita, la cheffe de la Monusco et avec les rares diplomates qu'il a rencontrés ces dernières semaines.
En rapport avec les élections justement, il a rappelé que lui et sa famille politique ne participeront à ce processus que si les conditions pour tenir de bonnes élections sont réunies. Aussi, a-t-il appelé les cadres du FCC à résister, à se mobiliser et à mobiliser la population contre ce qu'il a appelé « la dictature qui s'installe ».