En Centrafrique, le référendum sur la nouvelle Constitution annoncée par le chef de l'État Faustin-Archange Touadéra présente « de potentiels risques » pour les droits de l'homme, selon certains experts.
Selon Yao Agbetse, expert des Nations unies pour les droits de l'homme en Centrafrique, la réforme de la Constitution pose question. Il l'a dit dans un communiqué publié vendredi 16 juin. Selon l'expert de l'ONU, « ses consultations avec les différentes parties prenantes ont révélé que le référendum constitutionnel soulève des préoccupations politiques, sécuritaires, logistiques, techniques et financières ».
Parmi les inquiétudes exprimées par cet observateur : on ne connaît pas encore les principales propositions de réforme du texte, alors que le scrutin doit avoir lieu dans quelques semaines, le 30 juillet prochain.
Faustin-Archange Touadéra avait annoncé le 30 mai, dans un message à la Nation mis en ligne, qu'il allait convoquer un référendum constitutionnel. Yao Agbetse est au micro de Pauline Le Troquier, de la rédaction Afrique.
« Les principales réformes proposées ne sont pas encore connues, ce qui ne permet pas justement d'organiser un débat, de formuler des contre-propositions. La deuxième chose, sur les réseaux sociaux il y a même parfois des discours que l'on peut interpréter, ou que l'on peut considérer comme étant des discours de haine et de violence à l'égard de ceux qui ne sont pas pour le projet.
Il y a une confrontation qui semble s'organiser. Il est important que l'expression au niveau des réseaux sociaux, mais également au niveau des médias, ne puisse pas faire l'objet de menaces. Et ensuite, il y a des inquiétudes d'ordre sécuritaire, logistique. On sait que l'État n'a pas étendu son autorité sur l'ensemble du territoire, et qu'il y a encore des groupes armés, notamment de la CPC, qui sévissent dans un certain nombre de régions. Mais il est important que chaque Centrafricain, chaque Centrafricaine, puisse avoir la possibilité d'exercer son droit démocratique qui est d'aller voter. »