Ile Maurice: Après les punaises dans les collèges, les rats dans les hôpitaux

Après la saga «pinez dan kolez», ce sont désormais les rats qui font la loi, dans les... L'hôpital Victoria à Candos - une salle abritant des patients atteints du cancer plus précisément - a récemment été visité par un rat.

Le rongeur semblait faire le tour du propriétaire en passant de lit en lit. Une scène qui en a choqué plus d'un et a atterri sur Facebook. Nous nous sommes rendus sur les lieux vendredi après-midi pendant les heures de visite.

14 h 30 : nous arrivons à l'hôpital Victoria. Le va-et-vient incessant dans l'enceinte de l'hôpital semble tout à fait normal, mais le sujet de conversation tourne autour des rats. Non seulement les patients, mais aussi les familles venues rendre visite à leurs proches se rongent les ongles. Un homme venu rendre visite à sa fille nous interpelle alors qu'il achète des fruits.

«Ounn tann dir éna léra isi ?» Sur un ton moqueur, il continue : «Léra-la partou boss. Zot manz tou. Lamem pé asté frwi pou zanfan pa koné sipa zanfan pou gagn létan manzé mem ouswa léra.» D'où vient le problème ? Surtout que certains disent que cela ne date pas d'hier. Nous tentons d'approcher des cleaners assises dans un coin, seau et serpillière à la main. Leurs visages marqués témoignent de la journée passée à récurer les recoins de l'hôpital. Elles travaillent beaucoup. Depuis les petites heures du matin, disent-elles.

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Comment, malgré le fait qu'elles se donnent corps et âme dans leur travail, qu'elles récurent du matin au soir, les rats font-ils toujours leur apparition ? «On a beau nettoyer les différents recoins mais quand le bâtiment même n'est pas en bon état, comment assurer la propreté ? Vous avez vu les toilettes ? Les gens disent que ça sent mauvais mais les toilettes en elles-mêmes sont-elles salubres ? C'est facile de montrer les gens du doigt mais allez voir par vous-même...» Notre courageuse cleaner ne s'exprimera pas davantage, craignant des représailles.

Plus loin, un homme dans la cinquantaine s'approche, il assure la sécurité depuis des années. Pour lui, la présence de rats ne date pas d'hier. «Aster ena Facebook. Tou zafer fasil pou montré. Dépi lontan ena léra alé-vini isi. Tigit fwa inn dir ? Zot tou alé-vini dir, pou sanz zafer-la ? Kisana inn sanz li ? Personn. Léra-la gagn létan vinn la, maryé, fer piti, nou ankor pé sanzé mem. Enta zénérasyon léra inn pas la.» Ce monsieur a-t-il tort ?

En mai 2021, la présence d'un rat avait semé la panique lors d'une séance de dialyse à l'hôpital Candos. En remontant dans l'actualité récente, une patiente de 89 ans, habitante de Résidence Vallijee, était admise en salle 9 de ce même hôpital. Elle avait été mordue au visage par des rats, le dimanche 9 avril vers 16 h 55, selon des documents officiels émanant de l'établissement hospitalier. La victime avait, par la suite, reçu des injections intraveineuses, antitétaniques et antibiotiques, mais elle était décédée peu après.

À l'époque, le ministère de la Santé et les responsables de l'hôpital Victoria avaient avancé qu'elle avait le cancer, souffrait d'escarres et serait décédée de ses antécédents médicaux. Le ministère avait rassuré que des opérations régulières de dératisation sont faites dans l'hôpital. Une affirmation faite également par la Nurses Union qui avait précisé que des contrôles internes se faisaient dans les hôpitaux et qu'il y avait un suivi. Qu'en est-il de l'épisode récent de rat à l'hôpital Victoria ? Une source officielle du ministère de la Santé a décrié le fait qu'il n'y avait aucune date sur la vidéo et que la pest control mène une opération de dératisation.

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