Tunisie: Une question de crédibilité

18 Juin 2023
billet

IL y a, et il y aura, peut-être toujours, des acteurs politiques qui se voient les mieux placés pour parler de la chose publique. Au fait, ils ne sont jamais suffisamment réalistes lorsqu'ils impliquent les besoins et les aspirations des Tunisiens et des Tunisiennes dans leurs agendas politiques. Ce qui les motive et ce qu'ils attendent. Ce n'est pas, cependant, parce qu'on parle beaucoup qu'on peut faire les choses plus et mieux que les autres.

Pareil discours, on en a usé et abusé tout le long de la décennie noire, et particulièrement pendant le règne de la Troïka. Du temps où les gouvernants de l'époque étaient fortement fascinés par la tentation médiatique, au point de faire du surplace et d'en perdre le plus souvent la face.

On se souvient encore et toujours de « la meilleure Constitution du monde » brandie par Moncef Marzouki. L'on n'oublie pas aussi comment des gouvernants, parachutés, sans expérience et prétendant une intégrité absolue, font aujourd'hui l'objet de poursuites judiciaires.

Entre l'image qu'ils voulaient donner d'eux-mêmes et la réalité de leurs actes et leur stratégie, entre ce qui était souhaité, voire exigé par la Tunisiens, et ce qu'ils leur avaient rendu, le décalage était énorme !

On aurait aimé qu'Ennahdha et ses alliés de l'époque, particulièrement Ettakatol et le CPR, mais aussi ceux d'aujourd'hui, acceptent l'idée qu'aucun parti ni formation politiques ne sont parfaits. Qu'il y a de bons, mais aussi de mauvais politiques. C'est à se demander s'ils sont désormais conscients des dégâts dont ils étaient les principaux initiateurs ?

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Il serait judicieux qu'ils admettent que leur passage au sommet de l'Etat a été un désastre pour la Tunisie. Que le pays paye encore les conséquences d'une gouvernance complètement à côté de la plaque. Qu'ils prennent du recul dans leurs déclarations. Qu'ils regardent la réalité en face.

Jusqu'à présent, il n'y a pas vraiment de différence entre les discours d'hier et ceux d'aujourd'hui. Les mêmes tendances, les mêmes excès. N'est-ce pas Moncef Marzouki ?

Mais ce qui nous semble surtout inquiétant, c'est que presque tout le paysage politique est en train de perdre aujourd'hui l'un des plus importants leviers qu'il puisse avoir dans sa manière de se revendiquer auprès des Tunisiens : la crédibilité et la fiabilité

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