L'opposition est maintenant véritablement entrée dans la contestation. Les événements récents, en tout cas, le montrent. Les critiques et les interpellations ne se font plus de manière feutrée. Les principaux partis commencent à s'enhardir. Siteny Randrianasoloniaiko a été le premier à braver les forces de l'ordre ; le TIM, le week-end dernier, l'a fait délibérément et a franchi une nouvelle étape. Son président a nettement durci le ton et ses attaques contre le pouvoir sont plus directes.
Une tension politique de plus en plus exacerbée
La tenue des réunions publiques est interdite par la loi et ceux qui ont voulu le faire ces derniers temps ont vu se dresser devant eux les forces de l'ordre. A chaque fois, ils ne disposaient pas d'autorisation en bonne et due forme. Les heurts ont commencé à être de plus en plus violents. C'est ce qui a fait réagir le haut commandement de la gendarmerie affirmant qu'il ne tolérerait plus qu'on s'en prenne à ses hommes sur le terrain.
Le congrès régional du TIM qui s'est tenu à Antsirabe, samedi dernier aurait pu ne pas avoir lieu en raison du refus ferme des nombreux éléments des forces de l'ordre sur place. Les membres du parti, emmenés par leur président, ont décidé de ne pas tenir compte de cette présence et ont décidé de forcer les barrages dressés. Les tirs de grenades lacrymogènes n'ont pas dissuadé les partisans. Il y a eu des blessés, mais le congrès régional a quand même eu lieu. Les discours prononcés ont montré qu'une nouvelle étape a été franchie.
On sent que le parti de Marc Ravalomanana a décidé d'opter pour une stratégie d'affrontement avec le pouvoir. Ses membres veulent dire leurs vérités sur les épreuves que traversent les Malgaches actuellement. Le climat politique devrait s'en ressentir. Dans les jours à venir, le débat va devenir plus passionné. Néanmoins, la réunion du FFKM, à laquelle sont conviées toutes les entités de la nation, devrait faire baisser une tension de plus en plus exacerbée.