Afrique Centrale: Fespam - La rumba au cœur des préoccupations des deux Congo

La onzième édition du Festival panafricain de musique (Fespam), qui se tiendra sur le thème « La rumba congolaise : envol de la base identitaire vers les vestiges du patrimoine de l'humanité », entend revisiter l'histoire de cette musique depuis sa création jusqu'à sa consécration comme patrimoine immatériel de l'humanité, à travers quatre axes.

Prévue du 15 au 22 juillet à Brazzaville, la onzième édition du Fespam marquera sa relance après huit ans d'absence. Le commissaire général, Gervais Hugues Ondaye, en a fait l'annonce à Kinshasa à la conférence de presse tenue le 17 juin, au Musée, après son lancement national au Congo, notamment dans la ville de Sibiti, suivi de l'international au siège de l'Unesco, à Paris. A l'occasion, il a évoqué la tenue d'un symposium autour de quatre axes dont l'ossature se fondera sur la stratégie de valorisation et d'appropriation de la rumba congolaise.

Le Fespam se présente comme la première grande occasion de célébration de la rumba depuis son entrée au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, aux dires de Hugues Ondaye. « Pour la première fois, toute l'intelligentsia africaine est convoquée pour débattre de la rumba à mi-parcours des actions à mener pour sa viabilité et sa pérennisation », a-t-il dit, sur une période de quatre ans. Ayant participé au plaidoyer pour cette classification de la rumba, il a rappelé qu'elle est assortie d'un devoir de valorisation.

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Aussi a-t-il rappelé que « la stratégie élaborée par les experts des deux Congo part de l'inscription de la rumba congolaise au programme scolaire et universitaire », tout en considérant « les aspects patrimoniaux et les infrastructures, l'articulation d'un circuit touristique autour de la rumba, la célébration car il faut la magnifier au quotidien ».

Des chefs d'Etat sont conviés à la cérémonie solennelle d'ouverture du Fespam, le 15 juillet, au stade Alphonse-Massamba-Débat, à Brazzaville. Le lendemain, « des spectacles populaires seront déployés dans tout Brazzaville », suivis du symposium auquel le Pr Yoka interviendra en qualité de président du comité scientifique mixte des deux Congo en faveur de la rumba congolaise. Il est prévu aussi « une croisière sur le fleuve Congo des chefs d'Etat et des corps constitués », a précisé Gervais Hugues Ondaye.

Le Fespam n'est pas un festival de stars

Le marché de la musique africaine passe pour la grande innovation du Fespam. « Expression de l'offre et de la demande musicale, le marché mettra les professionnels de tout l'écosystème musical en face des créateurs », a dit le commissaire général. Il a, dès lors, invité tous les artistes, les distributeurs, les créateurs d'application, les porteurs de start-up et les artisans du secteur musical, notamment les fabricants d'instruments de musique, à y participer, de même qu'aux ateliers organisés sur des thématiques de l'heure, notamment la diffusion en ligne des produits musicaux et les droits d'auteurs.

En ce qui concerne la programmation de cette onzième édition, Geravais Hugues Ondaye a martelé : « le Fespam n'est pas un festival de stars. Sa mission est de donner vie à toutes les musiques du monde, car aucune ne doit disparaître ». Il a ajouté que l'événement étant porté par le ministère en charge de la Culture, ce dernier peut, « dans l'orientation stratégique du gouvernement, donner privilège à un groupe en instance de disparition à reprendre vie en le proposant à la programmation ».

Cette prérogative de l'Etat laisse au Fespam une marge de manoeuvre lui octroyant le droit d'inviter des artistes sélectionnés à sa guise qui se joindront aux délégations des pays hôtes. Aussi, c'est d'ici à une semaine que la programmation sera connue. L'on connaîtra alors les musiciens de la République démocratique du Congo (RDC) sélectionnés sur proposition du ministère de la Culture, Arts et Patrimoines. Le Pr Joseph Ibongo, représentant de la ministre de la Culture, a rassuré l'opinion de l'implication de la RDC à une participation active au Fespam.

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