Dans le cadre de son congrès régional, le parti Tiako i Madagasikara a enregistré son énième altercation avec des éléments des forces de l'ordre, ce samedi.
La capitale de la région Vakinankaratra était, samedi, le théâtre d'une nouvelle confrontation entre le parti Tiako i Madagasikara de l'ancien président Marc Ravalomanana et les forces de l'ordre. Il s'agit du quatrième bras de fer entre les deux parties en l'espace de quatre semaines. Et, pour cette fois, le sang a coulé. « Quatre individus ont été blessés dont trois grièvement, des perforations dues à des éclats métalliques, et un enfant de sept ans a été asphyxié », selon les responsables du TIM qui avancent également qu' « une personne a été arrêtée par les forces de l'ordre ». De son côté, la Gendarmerie a enregistré un seul blessé.
En effet, la délégation conduite par l'ancien locataire d'Iavoloha a donné rendez-vous à ses partisans au Magro Avaratsena, samedi, à 10 heures. Mais comme à son habitude, Marc Ravalomanana s'est de nouveau livré à son exercice favori, la visite du marché local. Très vite, il a réussi à attirer une foule importante. Ce qui a fait réagir les éléments des forces de l'ordre qui étaient déjà sur le qui-vive depuis des heures afin de défendre l'accès au site du Magro. « Les forces qui « exécutent les ordres » ont usé de la bombe lacrymogène afin de disperser les foules mais les partisans de Marc Ravalomanana ont résisté en répondant avec des jets de pierres », a ainsi expliqué la gendarmerie. Après des heures de bras de fer, le congrès du parti TIM s'est enfin tenu dans l'enceinte du Tiko Top à Vatofotsy, en marge d'une marche s'apparentant à une véritable démonstration de force dont les députés TIM étaient les grandes vedettes.
Ordre public
En tout cas, face à cette situation, le préfet de la région Vakinankaratra a très vite réagi en indiquant que la liberté d'expression est une réalité dans le pays. « L'organisation d'un congrès politique est exigée par la loi », a-t-il d'ailleurs rappelé avant d'expliquer que cette manifestation n'a pas eu l'autorisation pour différentes raisons. « Le samedi est un jour de marché, et des bâtiments publics se trouvent aux alentours du site où le meeting était prévu. Afin d'assurer l'ordre public suivant le « Message » 054/04 avril 2023 régissant tout rassemblement politique dans la région Vakinankaratra, les responsables TIM ont été invités à trouver d'autres emplacements pour le congrès », a-t-il poursuivi. Et de terminer, « l'invitation n'a pas eu de réponse de la part des responsables du TIM ».
Coup d'Etat
À Vatofotsy, les ténors du TIM n'ont pas ménagé les autorités locales, mais surtout toute la classe dirigeante. « La peur envahit déjà les responsables de ce régime. Ils multiplient les pressions et les intimidations parce qu'ils sont conscients qu'ils ne sont pas en position de force », a fait savoir Marc Ravalomanana après avoir fait l'éloge de la solidarité de ses partisans. « Avec cet état d'esprit, nous pouvons reconquérir le pouvoir », a-t-il poursuivi. Pour l'ancien parti fort, la reconquête de la magistrature suprême est à sa portée compte tenu de la physionomie politique de ces dernières semaines. Mais cela devra passer par la voie des urnes. « Nous avons attendu 5 ans et ce n'est pas aujourd'hui que nous allons fomenter un coup d'Etat. Nous allons revenir au pouvoir à travers des élections », a d'ailleurs soutenu Rina Randriamasinoro, Secrétaire Général du TIM.
