La ville de Mbandaka (Equateur) est restée « ville sans taxi moto » ce lundi 19 juin. Et pour cause, les motocyclistes s'insurgent contre les multiples tracasseries dont ils sont victimes de la part de la police de circulation routière (PCR). Ces taximen moto ont manifesté ce lundi dans la ville.
Ils dénoncent notamment « des arrestations intempestives ainsi que la perception des amendes illégales et exorbitantes ».
Pour baisser la tension, le maire de la ville, qui a encadré la marche avec des policiers, a suspendu jusqu'à nouvel ordre la prestation de la PCR.
La grève des taximen a paralysé tous les quartiers de Mbandaka, ville de plus d'un million d'habitants.
Des colonnes de gens faisant les pieds s'observaient dans plusieurs directions cet avant-midi. Ceux qui n'ont pas d'engins privés ont parcouru des kilomètres et sont arrivés péniblement à l'école, au service ou au marché.
Une vendeuse témoigne :
« Nous ne vivons que de notre commerce. Et grâce aux taximen, nous arrivons facilement pour vendre au port. Maintenant, ils observent une grève. J'ai transporté un bassin de noix de palme à la tête, depuis le quartier météo, j'ai très mal au dos. Comment vivrons-nous ? Que les autorités trouvent une solution ».
Dans les chants qu'ils scandaient lors de leur manifestation, les taximen appelaient les autorités à une solution urgente, de peur qu'ils retournent dans la délinquance.
Répondant à leurs revendications, au parc des jeunes, point de chute de la marche, le maire Yves Balo prend certaines mesures, dont la suspension jusqu'à nouvel ordre de la prestation des agents de la police de circulation routière.
« Selon leurs déclarations, ils sont appréhendés régulièrement de manière un peu arbitraire. Donc, il y a trop de temps et sans documents. Mais de manière un peu partielle, nous avons eu à suspendre momentanément la prestation de ces policiers-là, je dirai même une semaine pour tranquilliser la ville de Mbandaka quant à ce », a décidé le maire de Mbandaka.
Aussitôt après, la foule s'est dispersée dans le calme tout en maintenant la grève toute la journée.
Mais le vice-gouverneur, assumant l'intérim du gouverneur, a convoqué une réunion d'urgence du comité provincial de sécurité.
Par ailleurs, le maire a fait libérer 3 taximen moto arrêtés par la police lors de la manifestation.