Congo-Kinshasa: Le parti de Fayulu conditionne le dépôt des candidatures par l'audit du fichier électoral par un cabinet extérieur compétent

« Nous annonçons à l'option nationale et internationale que nous avons décidé de ne pas déposer les candidatures de nos membres à tous les nouveaux des élections, tant que le fichier électoral, c'est-à-dire la liste des électeurs ne sera pas refaite dans la transparence et auditée par un cabinet extérieur compétent en la matière », a déclaré ce lundi 19 juin, Martin Fayulu, président du parti politique ECIDE.

Au cours d'une conférence de presse à Kinshasa, Martin Fayulu indique que le processus électoral en cours est mal engagé et il faut un minimum de consensus autour des règles de jeu et les principes devant conduire les acteurs aux élections de décembre 2023 pour corriger les erreurs du passé.

Selon lui, « l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs s'est déroulée dans l'opacité la plus totale ». Ce qui, note Fayulu, est une preuve de la planification et de l'exécution de la fraude.

Pour le président de l'ECIDE, le fichier électoral actuel « est fondé de toute pièce » et c'est la raison pour laquelle « il doit être audité par un cabinet indépendant ».

« Le nombre de 43.955.181 d'électeurs donné par la CENI est totalement faux, car il y a dans ce chiffre des millions de fictifs, c'est-à-dire des noms fabriqués, des personnes décédées, des mineurs et d'autres personnes qui ne peuvent pas être électeurs. C'est la raison pour laquelle Monsieur Kadima et son équipe ont refusé l'audit du fichier par un organisme indépendant, craignant la mise à nu de la supercherie », soutient Martin Fayulu.

Il demande à la communauté internationale de se montrer « sensible à la souffrance et à la dignité du peuple congolais et soutenir sa marche irréversible vers la démocratie et l'état de droit » et de n'envoyer aucune mission d'observation à une parodie d'élections.

« Nous sollicitons l'implication des présidents de la SADC et du président de la République du Congo, comme en 2016, de manière à mettre toutes les parties prenantes congolaises ensembles afin d'introduire les correctifs nécessaires au processus et de s'accorder sur les règles du jeu électoral », lance Martin Fayulu.

Un acte déjà posé

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait organisé l'audit externe du fichier électoral le lundi 15 au 20 mai à Kinshasa.

Les experts nationaux et internationaux sélectionnés à l'issue d'un appel à candidature ont évalué le système d'identification et d'enrôlement des électeurs, afin d'en identifier les forces et les faiblesses et d'en dégager éventuellement des mesures correctives.

Les cinq experts nationaux et internationaux avaient présenté le 22 mai à Kinshasa, les conclusions de leur travail d'audit du fichier électoral. Il ressortait de ce rapport que sur plus de 47 millions enrôlés bruts, plus de 3 300 000 électeurs ont été élagués du fichier. Ce qui a ramené le nombre à 43 955 181 enrôlés.

La mission d'audit externe avait également émis quelques recommandations à la CENI. Elle l'a invitée entre autres à renforcer sa communication, la confiance du public et surtout de procéder à la formation de son personnel et d'intégrer un dispositif de géolocalisation sur les kits électoraux.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.