Tchad: La vidéo d'un contrôle d'une patrouille française suscite beaucoup de réactions

Une courte vidéo est fortement partagée depuis ce dimanche 18 juin sur les réseaux sociaux. On y voit des soldats français, assis au sol, sans armes, dans une zone aride de l'est du Tchad, près de militaires tchadiens. Elle a entraîné de nombreux commentaires et interrogations sur la présence de ces hommes près du Soudan, pays en pleine guerre civile. En réalité, la scène a eu lieu le 8 juin dernier, assez loin de la frontière. Selon les deux pays, il s'agit d'une incompréhension mineure lors d'un contrôle d'une patrouille mixte franco-tchadienne par une autre unité de l'armée nationale.

La scène se déroule près de Farchana, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest d'Adré et de la frontière avec le Soudan. Un groupe de soldats français descendus de leurs blindés attendent au sol, sans armes, l'issue de tractations entre militaires tchadiens.

L'officier, qui mène le contrôle, échange par téléphone en langue zaghawa avec son interlocuteur, avant de passer à l'arabe dialectal avec l'accompagnateur des militaires français. La conversation porte sur l'ordre de mission de la patrouille, puis la vidéo s'interrompt. En réalité, l'incompréhension ne dure que quelques dizaines de minutes, le temps de mener les vérifications d'usage.

Le gouvernement tchadien et l'état-major français s'accordent sur le déroulé des évènements : cette patrouille mixte franco-tchadienne menait une reconnaissance d'itinéraire entre la base d'Abéché, qui abrite environ 150 militaires français en vertu de l'accord de défense bilatéral, et Farchana, dans l'optique des futurs déplacements durant la saison des pluies.

« Ces missions ont lieu chaque année, tous les documents nécessaires ont été produits », précise-t-on côté français, « l'attitude des soldats montre une volonté de ne pas susciter de nervosité de la part de leurs interlocuteurs ». L'état-major souligne qu'« aucun soldat français ne se trouve à Adré, ni à la frontière soudanaise ».

Le ministre tchadien de la Communication Aziz Mahamat Saleh reconnaît un « incident malheureux vite éclairci », et déplore « une utilisation politique d'une vidéo coupée à dessein ». Il remarque sa diffusion 10 jours après les faits, au moment où le président Mahamat Idriss Déby se trouvait à Adré auprès des réfugiés soudanais, et souligne que plusieurs autres fausses informations sur la situation dans cette région ont été diffusées ces derniers jours.

Mahamat Idriss Déby a regagné N'Djamena lundi après-midi après 48h sur place. Il a appelé les belligérants soudanais à « arrêter la guerre, car il n'y aura aucun gagnant ». Le Tchad accueille désormais plus de 125 000 réfugiés soudanais selon l'ONU, un chiffre qui gonfle par centaines chaque jour en raison du conflit.

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