Les autorités et la mission de Nations unies dans le pays (Monusco) assurent travailler sur un plan de retrait des Casques bleus à la demande des populations de l'Est alors que d'importants territoires échappent encore au contrôle du gouvernement. Les deux parties ont fait le point, lundi dans la capitale, sur la mise en oeuvre de ce retrait.
De l'avis de Bintou Keita, l'émissaire de l'ONU dans le pays, Kinshasa et New-York sont sur la même longueur d'onde. « On ne démantèle pas une mission en deux-trois mouvements », souligne-t-elle. Un point non négociable pour la partie onusienne avant le retrait des Casques bleus, c'est la montée en puissance de l'État dans la protection des populations surtout autour des camps et sites de déplacés.
« Une ligne importante pour nous, c'est le fait que partout où les centaines de milliers de personnes déplacés internes qui sont directement sous la responsabilité des Casques bleus, là, il faut absolument qu'il y ait une discussion pour s'assurer qu'on ne crée de vide avec un départ. Nous travaillons pour notre disparition. »
Est-ce tôt pour la Monusco de plier bagage ? la diplomate esquive en partie la question. « On est dans un dialogue qui est responsable », répond- t-elle.
Mais pour Kinshasa, ce départ ne sera pas une fatalité. Les forces de sécurité travaillent à être efficaces, laisse entendre Patrick Muyaya, le porte-parole du gouvernement. « La Monusco va se retirer mais on va augmenter la présence de nos forces de défense et de sécurité. Vous savez qu'il y a des programmes de formation en cours pour la police et l'armée. Nous travaillons sur la montée en puissance avec la loi de programmation, c'est parce que nous voulons reprendre les missions régaliennes qui sont les nôtres. »
La partie congolaise misait sur un retrait après les élections de décembre. Mais pour Patrick Muyaya, « il faut éviter de faire une fixation » sur des dates.