Lundi 19 juin, les ministres de l'Intérieur français et allemand, Gérald Darmanin et Nancy Faeser, étaient à Tunis. Une visite qui fait suite à celles de Giorgia Meloni, présidente du Conseil Italien, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et Mark Rutte, Premier ministre hollandais, une semaine auparavant. Une visite qui intervient quelques jours après un naufrage au large des côtes grecques dans lequel des centaines de personnes sont encore portées disparues. Un drame auquel le ministre français a fait référence à Tunis.
Toute la matinée, les sirènes hurlantes du convoi de Gérald Darmanin ont rythmé le début de journée des habitants du nord de Tunis. C'est depuis un hôtel, face à la mer, après s'être entretenu avec le président Kaïs Saïed, que le ministre français a annoncé que son pays allait débloquer une aide de 25,8 millions d'euros en plus des 105 millions déjà promis par la Commission européenne dans le dossier migratoire.
« Cet appui devrait contribuer à acquérir les équipements nécessaires et organiser les formations utiles, notamment des policiers et gardes-frontières tunisiens, pour contenir le flux irrégulier de migrants et favoriser leurs retours dans de bonnes conditions », a détaillé le ministre français de l'Intérieur.
À plusieurs reprises, la Tunisie a pourtant fait savoir qu'elle ne serait pas « le garde-côtes » des Européens.
Un argument que Gérald Darmanin a réussi à retourner en sa faveur : « Et nous sommes sensibles à ce que la Tunisie ne soit pas le garde-frontière de l'UE, ce n'est pas sa vocation, mais en revanche, nous devons travailler à éviter que dans les pays de départ - puisqu'il y a beaucoup de gens qui viennent vous le savez du sud du Sahel ici - qu'il puisse y avoir un minimum de départs. Et je crois que la France a des relations diplomatiques privilégiées avec ces pays qui contribuent - c'est ce qu'a demandé la Tunisie - à pouvoir prévenir ces flux irréguliers. »
Gérald Darmanin a annoncé que le président Macron avait convié son homologue tunisien à prendre part, à Paris, cette semaine, au sommet dit « pour un nouveau pacte financier mondial » afin de discuter des difficultés économiques que traverse actuellement la Tunisie.