C'est l'une des conséquences des violences meurtrières qui ont entouré la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko au début du mois : les liaisons bus et bateau des sociétés publiques vers Ziguinchor, dans le sud du pays, ont été suspendues. Une situation qui perdure et qui inquiète les usagers à l'approche de la fête musulmane de la Tabaski la semaine prochaine, l'occasion pour de nombreux Sénégalais de se déplacer pour se retrouver en famille.

A quand une reprise des liaisons de bus « Dakar Dem Dikk », la société de transport public, vers Ziguinchor et Bignona ? Pour l'heure, « il n'y a pas de date fixée », indique un responsable de la communication de l'entreprise. Les véhicules de la compagnie avaient été pris pour cible durant les troubles.

Quant au ferry baptisé « Aline Sitoé Diatta », qui effectue la traversée vers la Casamance, il est toujours à quai au port de Dakar. Abou Salam Kane est directeur d'exploitation de Cosama, le Consortium sénégalais d'activités maritimes qui assure la liaison. « C'est des instructions qu'on a reçues et qui n'ont pas été motivées. Le ministère des Pêches et de l'économie maritime qui assure notre tutelle nous a simplement demandé de suspendre les rotations jusqu'à nouvel ordre. C'est compliqué à gérer, d'autant plus qu'on va vers des fêtes. Le navire était déjà plein. On espère que la mesure sera levée pour le bien de tous. »

Contacté, le ministère des Pêches et de l'économie maritime avance des « raisons de sécurité », mais assure que la liaison sera rétablie « dans de brefs délais ». Le gouvernement avait dénoncé la présence de « forces occultes infiltrées » dans les manifestations du début du mois.

« L'arrêt de ces dessertes accroît l'enclavement des régions du sud » regrette Seydi Gassama. Pour le directeur d'Amnesty International Sénégal, cela « constitue également un coup dur pour les opérateurs économiques de Casamance ».