Afrique: Exposition - Maliza Kiasuwa présente ses oeuvres à Washington

L'artiste Maliza Kiasuwa présente, du 17 juin au 18 juillet, au Morton fine art, une galerie d'art contemporain à Washington, aux Etats-Unis, une exposition de collages mixtes et de sculptures intitulée « Art as a weapon», sa deuxième au sein de cette galerie.

Maliza Kiasuwa est une artiste visuelle d'origine congolaise et roumaine. Née en 1978 à Bucarest, elle vit et travaille au Kenya. Elle utilise la peinture, la sculpture ainsi que le collage sur papier et travaille avec des objets ainsi que des matériaux du quotidien, avec un intérêt sur l'histoire et la mutabilité des objets.

« Elle crée des œuvres aux éléments stimulants et éclectiques qui célèbrent le pouvoir mystique de la nature africaine en utilisant des matériaux bruts et des symboles traditionnels de l'énergie qui coule dans les veines du continent », indique la galerie Morton fine art, dans un communiqué de presse.

Cette artiste, explique-t-on, transforme des articles de tous les jours en combinant des méthodes réductrices de déchiquetage et de torsion avec des processus constructifs de ligature, de tissage, de couture et de teinture.

Le processus est fluide, concentré et méditatif. Son intérêt pour ces processus de transformation et de régénération, dit-elle, vient de son désir de comprendre le mystère du cycle de la vie.

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Autodidacte, elle a exposé des œuvres dans plusieurs pays, notamment en République démocratique du Congo, au Kenya, en Suisse, en Italie, en Angleterre et aux États-Unis.

Collage sur papier

S'étant récemment lancée dans le collage sur papier, Maliza Kiasuwa considère ce nouveau corpus d’œuvres comme une percée stylistique dans sa carrière d'artiste, débloquant de nouvelles possibilités. Les arrangements formels de collage de l'artiste, fait-on savoir, sont redevables à la fusion du christianisme et de l'animisme qui imprègne la culture africaine.

« Voyageant et vivant entre l'Afrique et l'Europe, Kiasuwa a été inspirée dès son plus jeune âge par ce "mélange du sacré", notamment par les qualités talismaniques des objets quotidiens, ainsi que par les contrastes forts, parfois choquants, entre la beauté naturelle et l'intervention humaine dans la région. S'inspirant de ces influences, les compositions de l'artiste évoquent des positions de pouvoir tout en restant culturellement non figées, ce qui permet de multiples interprétations au sein de leurs arrangements totémiques », précise la galerie Morton fine art.

Par exemple, fait-on savoir, dans sa série "Talisman", des icônes accessibles donnent lieu à des lectures contradictoires, grâce à l'agencement astucieux par l'artiste de découpes ressemblant à des poissons. Le lac Naivasha, dont dépend la ville éponyme, a récemment été le théâtre de conflits locaux, la pollution, la surpêche et le changement climatique faisant l'objet d'interventions gouvernementales et humanitaires.

Les nombreux habitants de Naivasha, qui dépendent de la pêche pour leur subsistance, sont de plus en plus frustrés par la diminution de la taille des poissons disponibles dans le lac, et les restrictions environnementales ont conduit à un conflit ouvert avec les autorités. Maliza Kiasuwa invoque ces problèmes récents dans un dialogue ouvert avec l'interprétation plus typiquement occidentale et biblique de l'iconographie comme symbole d'abondance.

Un processus de suggestion et de conversation symboliques

Par ailleurs, les séries conjointes de l'artiste « Intersection » et « Paradoxe » semblent mettre en oeuvre ce processus de suggestion et de conversation symboliques, dans ses possibilités et ses limites, en utilisant une autre typologie visuelle familière mais chargée : le masque africain.

« En utilisant habilement des formes simples et des courbes subtiles, Kiasuwa construit des arrangements qui semblent évoquer l'ensemble de l'histoire de l'art associée à la conception de ce masque, des figures de pouvoir traditionnelles de la statuaire d'Afrique centrale à l'appropriation audacieuse du soi-disant modernisme européen "primitiviste" ».

En construisant des représentations dépouillées de rencontres ambiguës, où l'imagerie du poisson semble reposer sur l'esprit de chaque sujet, l'artiste crée des œuvres indicatives dépourvues de leçons simples. « Ses tableaux évocateurs inspirent l'association tout en nous incitant à réfléchir aux subjectivités qui peuvent se cacher derrière les masques des uns et des autres », note-t-on.

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