Afrique Centrale: Lutte contre la Drépanocytose - Le Congo doté d'un automate d'échanges transfusionnels

Le Centre national de référence de la drépanocytose (CNRD) Antoinette-Sassou-N'Guesso a réceptionné, le 19 juin, à Brazzaville, un automate d'échanges transfusionnels par l'entremise du ministre de la Santé et de la Population, Gilbert Mokoki.

La cérémonie de remise du don s'est déroulée en présence des représentants de l'Organisation mondiale de la santé, de l'Unesco, du personnel de santé et d'une délégation de la Fondation Congo Assistance que dirige l'épouse du chef de l'Etat, Antoinette Sassou N'Guesso, marraine de la lutte contre la drépanocytose, dont le Centre porte son nom. Elle a été couplée d'une séance pratique d'échange de sang sur une malade drépanocytaire portant une grossesse de sept mois.

D'après le directeur général du CNRD, Alexis Elira Dokékias, l'échange transfusionnel consiste à remplacer un volume donné des globules rouges malades du patient par des globules rouges sains. Cette procédure est mise en place pour les patients drépanocytaires quand il y a besoin à la fois d'améliorer l'oxygénation des tissus avec l'apport d'hémoglobine A et de diminuer la concentration en hémoglobine malade S réduisant ainsi les mécanismes délétères de la maladie.

« L'appareil que nous venons d'acquérir est une révolution au Congo. En Afrique centrale, le Congo est le premier pays à posséder cet appareil qui coûte excessivement cher. La dame sur qui l'échange est effectué est à 28 semaines de grossesse. L'échange lui permettra d'atteindre jusqu'à 37 semaines sans complications, et elle pourra accoucher normalement. Elle doit être suivie en permanence », a expliqué le Pr Alexis Elira Dokékias.

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Hormis l'automate d'échanges transfusionnels, le CNRD a été doté également d'une ambulance pour faciliter le transport des patients et du personnel, et dans les prochains jours, il sera doté d'un échographe, grâce au partenariat entre le ministère de la Santé et de la Population et la Fondation Congo Assistance.

« Nous nous félicitons des progrès importants réalisés à travers tout le pays, pour permettre de réduire le fardeau important de la morbidité et de la mortalité imputable à cette maladie. Nous sommes une fois de plus honorés avec l'appui de notre marraine par l'acquisition d'une nouvelle machine et d'un nouvel échographe de sang qui vont faciliter le diagnostic et par des échanges de sang qui vont faciliter la vie de certains malades présentant certaines complications de la drépanocytose », a déclaré le ministre Gilbert Mokoki dans son allocution.

En outre, il a salué les efforts consentis par les premières dames d'Afrique, en particulier par la présidente de la Fondation Congo Assistance, Antoinette Sassou N'Guesso, à travers son plaidoyer pour faire sortir cette maladie de l'anonymat. « Son plaidoyer réussi a permis la construction et l'équipement du CNRD à vocation régionale », a ajouté le ministre.

Les statistiques démontrent qu'au Congo le genre S anormal qui caractérise la drépanocytose touche une personne sur quatre dans sa forme partielle, et deux enfants sur cent naissent avec la forme totale. Environ 70 000 personnes portent la drépanocytose totale. Le directeur général du CNRD a fait savoir que des progrès significatifs ont été enregistrés. Jusqu'à la date du 18 juin, le centre a enregistré 37 802 malades. Parmi eux, sept décès depuis 2017. Deux décès ont été enregistrés en 2022.

« Nous avons fait des progrès importants et substantiels, certes. Mais en termes de malades, nous ne sommes pas encore satisfaits parce qu'il se pose un problème de communication. Car certains malades, jusqu'à un âge avancé, ignorent leur état de santé », a déploré le Pr Alexis Elira Dokékias, insistant sur le dépistage précoce.

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