Congo-Brazzaville: Infrastructures - Près de 230 projets budgétisés non exécutés

D'après une enquête menée par cinq organisations de la société civile (OSC), dont les résultats ont été présentés au Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, le week-end, 229 projets budgétisés dans les lois de finances allant de 2014 à 2019 n'ont connu aucun début d'exécution à ce jour.

Dans le cadre du suivi de l'exécution des projets prévus dans les secteurs de la santé et de l'éducation, entre 2014 et 2019, le gouvernement avait confié à la Commission justice et paix, Forum des jeunes entreprises du Congo, Fondation Niosi, Action évangélique pour la paix et l'Association femmes juristes du Congo la responsabilité de mener une enquête de terrain.

Les résultats de ces enquêtes présentés aux partenaires et aux institutions de lutte contre la corruption, révèlent que de nombreux projets, pourtant budgétisés, n'ont pu être réalisés jusqu'à ce jour à travers le pays.

Dans le secteur de la santé, l'enquête a porté sur 297 projets, dont 227 concernent les projets de construction et 70 d'équipement. En ce qui concerne le volet construction, 116 projets, soit 51,10%, n'ont pas démarré jusqu'à ce jour sur les 227 prévus, contre 111, soit 48,90% ayant connu un début d'exécution.

Dans le lot, précise le rapport d'enquête, 19,82% de projets sont achevés, 03,08% sont en cours de réalisation et 25,99% sont aux arrêts.

%

S'agissant des projets d'équipement, l'enquête des OSC fait état de ce que 17 projets, soit 24,3%, ont été exécutés, contre 53 chantiers, soit 75,7% non achevés.

Dans le secteur de l'éducation, par contre, sur 457 chantiers enquêtés, 113 projets de construction n'ont jamais démarré. Parmi eux, 168 sont en cours d'exécution dont 61,94% sont achevés et 30% sont arrêtés, contre 7,96% en plein travaux.

A propos des projets d'équipement, il ressort que 73 projets n'ont pas été exécutés contre 103 qui ont pu l'être. Par ailleurs, 103 projets ont pu être exécutés, dont 97 l'ont été en totalité et six partiellement.

Multiples raisons

Les deux rapports d'enquête font état de ce que plusieurs facteurs sont à l'origine du non achèvement ou d'achèvement partiel de la plupart de ces chantiers.

L'étude de terrain précise que certaines sociétés adjudicataires ont touché des fonds qui leur étaient dus mais pour des raisons techniques n'ont pu achever les projets. Certaines entreprises ont bien reçu le financement mais ont simplement pris la clé des champs en toute impunité.

D'autres, par contre, ont reçu des titres de paiement mais n'ont pu obtenir le décaissement au niveau du Trésor public.

Par ailleurs, en vue de promouvoir la bonne gouvernance et améliorer l'exécution des chantiers publics, ces organisations de la société civile ont adopté une kyrielle de recommandations aussi bien à l'endroit du gouvernement, aux partenaires, aux médias qu'aux citoyens.

L'enquête a été supervisée par le projet de renforcement de réformes intégrées du secteur public, cofinancé par le Congo et la Banque mondiale.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.