Sénégal: Babacar Diouf, colonel à la retraite des forces armées et consultant sur la résolution de la crise actuelle - « Les Khalifes généraux et la conférence des évêques pourraient jouer un rôle... »

Selon le Colonel à la retraite des Forces Armées Sénégalaises et consultant, Babacar Diouf, la résolution de la crise actuelle que traverse le Sénégal passera par un dialogue direct entre les principaux acteurs parties prenantes.

Invité du jour de l'émission Objection hier, dimanche 18 juin, l'officier supérieur souligne que les Khalifes généraux et la conférence des évêques pourraient jouer un rôle important dans le rapprochement des acteurs politiques que rien de légal n'oppose.

La résolution de la crise actuelle que traverse le Sénégal passera par un dialogue direct entre les principaux acteurs parties prenantes. L'avis est du Colonel à la retraite des Forces Armées Sénégalaises et consultant, Babacar Diouf. Invité du jour de l'émission Objection hier, dimanche 18 juin, l'officier supérieur qui répondait à une interpellation de notre confrère, Baye Oumar Gueye, n'est pas allé par quatre chemins avant de déclarer : « Il faut ramener les gens au dialogue pour arrêter cette crise que traverse le Sénégal ».

Pour y arriver, le Colonel Babacar Diouf par ailleurs consultant, soutient que les Khalifes généraux qui ne sont d'aucune sensibilité politique et la conférence des évêques très dynamique par ailleurs pourraient être d'un grand apport dans le rapprochement des acteurs politiques parce que, dit-il, « il n'y a pas une opposition légale qui oppose les différentes parties à cette crise ». « Il y a de chaque côté, peut-être des gens qui chauffent mais les responsables, je suis presque sûr que quand on parviendra à les mettre ensemble, ils trouveront une solution », insiste encore l'officier des armées sénégalaises à la retraite.

Avant de lancer toujours au sujet de l'état d'esprit des principaux acteurs de cette crise : « Dans leur conscience, aucun des acteurs... ne peut vouloir la démolition de notre héritage de 60 ans. Donc cela veut dire qu'il y a des enjeux, certes mais on peut s'asseoir et poser les problèmes, se dire la vérité au besoin, parce que si on se disait la vérité, on s'entendra sur quelque chose. Mais quand vous dites, je vais négocier, il suffit que vous disiez quelque chose à quelqu'un dans votre camp qui pense, non, non, non, vous ne devez pas faire ça. Ces gens-là, je ne pense pas qu'il faut les écouter ».

Poursuivant son analyse, le Colonel Diouf a également tenu à rappeler la position qui doit animer les autorités en place. « Dans un pays, le pouvoir ne peut pas regarder les enjeux autrement que comme un bébé. Si un bébé était posé là, quels que soient nos arguments, c'est moi qui l'amène, c'est vous, est-ce qu'on va se jeter dessus pour tirer chacun de son côté ? Non parce que si on tire, le bébé va mourir ».

Auparavant, revenant sur les raisons de cette crise, le Colonel Babacar Diouf a estimé que cette dernière « découle d'un questionnement de notre modèle de gouvernance démocratique ». Autrement, cette crise selon lui, « nous a ramenés en un certain nombre de questions pour lesquelles nous n'avons pas trouvé les bonnes réponses, parce qu'on les a toujours différées ».

« L'actualité vient de nous montrer l'autre facette de notre système qui nous a si bien servi, qu'on a si bien adapté, de sorte que dans les années 90, quand les autres pays parlaient de transition démocratique, le Sénégal n'était pas concerné.

Pourquoi ? Parce que le Sénégal, depuis 1974, avait fait une mutation. En début des années 1980, on a eu le multipartisme, donc là où les gens se battaient pour des choses, nous, on était déjà partis. C'est cette histoire-là, qui est politique, institutionnelle, qui est au niveau des Forces de défense et de sécurité, qui est au niveau de nos cadres », a-t-il souligné avant d'ajouter. « Quelqu'un disait qu'il ne faut jamais laisser une crise passer sans en tirer parti.

Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les relations entre les 3 institutions (Exécutif, Législatif et Judiciaire) doivent être revues et chacun doit nous proposer quelque chose parmi ceux qui veulent nous diriger demain ».

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