Tunisie: Un Etat fort

20 Juin 2023

Rétablir le prestige de l'Etat après des années d'errements et de démembrement de ses institutions submergées par la prolifération des corps intermédiaires n'a pas été une mince affaire.

Les réussites enregistrées à peine deux années durant pour reprendre en main le destin du pays, reconquérir les attributs de la souveraineté nationale, que ce soit sur le plan économique et financier ou sur le plan sécuritaire depuis l'attaque de Djerba jusqu'à celle d'hier survenue devant l'ambassade du Brésil, constituent autant de preuves éloquentes quant à la résilience de l'Etat malgré les trous d'air et à la promptitude de nos forces armées qui se démènent sur tous les fronts. Ce dernier délit ou attaque préméditée qui a offert à la Tunisie un nouveau martyr tombé héroïquement au prix du sang porte un message positif à l'heure où les ministres de l'Intérieur français et allemand sont en visite de travail dans notre pays.

En effet, la neutralisation rapide de l'assaillant avec professionnalisme constitue un message qui prend une tournure totalement contraire puisqu'il donne la preuve qu'en Tunisie, l'Etat est fort malgré la crise qui l'assaille de partout.

Entretemps, les acteurs de la division continuent à semer à tout vent la haine viscérale de l'Etat en exprimant une nostalgie pour un ancien régime impuissant dont tous les rouages étaient soit paralysés, soit au service de leurs calculs politiques étriqués. Ceux-là mêmes qui vivent dans la hantise du despotisme et de la peur de l'homme providentiel et la crainte du pouvoir personnel au point qu'ils ont fini par confondre la démocratie avec l'abaissement du pouvoir exécutif. Ils ont tendance à oublier que la faiblesse excessive de l'Etat est aussi dangereuse pour la liberté.

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En effet, tout déclin de l'Etat entraîne des périls aux conséquences ravageuses et désastreuses qui ne feront que conduire au recul de la démocratie et de la liberté avec ses dommages collatéraux sur la vie quotidienne des citoyens. C'est pourquoi il ne faut pas avoir peur d'un Etat fort. La France est un Etat fort, l'Allemagne aussi. On y critique avec véhémence l'usage de la force pour faire régner l'ordre sans pour autant décrier la force déployée en cas de nécessité.

C'est que la faiblesse de l'Etat et le désordre deviennent si insupportables qu'à un certain moment, l'appel à un pouvoir fort devient inévitable. Or, on ne gouverne pas des pays comme la France, l'Allemagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou l'Espagne sans un Etat fort.

La Tunisie ne déroge pas à la règle si elle veut garder son unité, préserver sa souveraineté et poursuivre sa quête d'un nouvel idéal national qui fait son chemin. Au prix du sang parfois, au prix de la grogne populaire à cause de la pénurie de quelques aliments de base aussi, mais une chose est sûre jamais notre voix n'a été aussi haute, aussi entendue, aussi respectée. Et c'est grâce à un Etat fort.

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