Face à la pénurie de sucre depuis près de trois mois, les pâtissiers et restaurateurs ont du mal à en trouver pour leurs desserts et plats sucrés. Certains commerçants ont même dû suspendre momentanément leurs productions de gâteaux très consommés dans les familles que ce soit lors du petit-déjeuner ou du goûter.
16 heures dans la rue de la Joie au PK8, Maman Gâteaux s'apprête à vendre sa première fournée. Son petit commerce est au ralenti depuis trois mois à cause du manque de sucre : « C'est compliqué, ce n'est pas facile de trouver [du sucre]. » Selon elle, le prix a grimpé jusqu'à 1 500 francs CFA (environ 2,30 euros) pour un paquet de sucre alors qu'il était de 850 francs CFA (environ 1,30 euro) auparavant.
Au centre-ville, Pascal tient un petit restaurant et lui aussi ressent l'impact de la pénurie. « Ça fait un manque à gagner, explique le restaurateur. Il y a des gens qui ne peuvent plus prendre le café le matin parce qu'il n'y a pas de sucre. On est obligés de vendre du lait sucré pour que ce soit un peu sucré. »
Sucaf Gabon et Setrag se rejettent la faute
La rareté du produit a provoqué l'apparition de circuits de vente parallèle à prix d'or. Pourtant, le sucre est fabriqué à Franceville, dans le sud du pays, par la Sucaf Gabon. La Sucrerie africaine exploite près de 5 000 hectares de canne à sucre au Gabon et produit en moyenne 26 000 tonnes de sucre par an. Dans une note écrite, la société explique que la pénurie actuelle est due au mauvais état de la route et surtout aux difficultés techniques de la société qui exploite le chemin de fer gabonais, la Setrag.
Piquée au vif, Ginette Lalet, la directrice de la Communication de la Setrag, a démenti : « Nous n'avons pas de stocks de sucre en souffrance, bien au contraire. Nous sommes actuellement en attente de commandes de wagons pour pouvoir acheminer le sucre vers Owendo. » La Sucaf Gabon assure que des stocks sont en cours de chargement. La distribution devrait reprendre progressivement.