Le premier tour pour les épreuves écrites du baccalauréat, session 2023, débute aujourd'hui 20 et ce jusqu'au 28 juin prochain sur le territoire national. A 24 heures du début effectif des évaluations, nous avons sillonné quelques centres d'examen pour prendre le pouls des préparatifs. Constat : organisateurs et candidats affichent leur optimisme malgré quelques soucis notables, en l'occurrence la convocation des correcteurs qui n'avait pas encore été envoyée aux intéressés.
Après neuf mois de préparation assidue, les élèves en classe de terminale, toutes séries confondues, vont devoir se soumettre à partir d'aujourd'hui mardi 20 juin aux épreuves du Bac. Une étape pour le moins stressante pour les candidats eux-mêmes, leurs parents et les personnels du monde éducatif, pour lesquels une réussite de l'organisation des examens de fin d'année constitue le couronnement d'un travail abattu au quotidien depuis des mois. En cette fin de matinée où la température connaît une montée progressive, nous faisons notre entrée au lycée Nelson Mandela de Ouagadougou.
L'ambiance y est plutôt terne. Quelques enseignants concernés par le déroulement de l'examen devisent sous un arbre devant l'administration où le proviseur, Alexandre Belem, échange avec un collègue. Après avoir décliné l'objet de notre présence, il nous invite dans son bureau où nous a immédiatement rejoints son assistante, Minata Sanou/Konaté, conseillère principale d'éducation (CPE).
Au niveau du centre du lycée Nelson Mandela, sont logés trois jurys. Il s'agit des jurys 112, 143 et 144, qui accueillent respectivement des candidats des séries D (264) et G2 (574). Selon le maître des lieux, tout va pour le mieux. La liste des candidats affichée devant les salles d'examen, on attendait 14 heures pour apposer leurs numéros respectifs sur les tables de composition. De petites difficultés comme d'habitude en de pareilles circonstances ne manquent pas, mais avec ses collaborateurs, M. Belem s'attelait à les minimiser. Le gros souci cependant à l'heure de notre passage au Nelson autour de 11 heures était la question de la convocation des correcteurs. En effet, nombre d'entre eux, pour ne pas dire la grande majorité, n'avaient pas encore reçu leurs convocations. En clair, la plupart ne savaient pas encore où ils étaient affectés pour la correction des copies. C'est donc dire, selon le proviseur, qu'il y aura forcément un vide à combler en pleine session, d'où la nécessité d'une liste d'attente de correcteurs pour pallier le dysfonctionnement qu'occasionnera sans nul doute cette situation malheureuse.
Le proviseur Alexandre Belem invite toutefois les différentes parties prenantes à la sérénité. Il s'agit, a-t-il souligné, d'un examen national et tout est mis en oeuvre sous sa direction pour que tout se passe bien. Pour lui, si chacun donne le meilleur de lui-même, tout devrait effectivement pouvoir bien se dérouler pour qu'on espère à terme avoir une bonne moisson.
Mettre toutes les chances de son côté
Seconde étape de notre pérégrination, le lycée municipal de Paspanga, à un jet de pierre du Nelson Mandela. Là, un groupe de professeurs tue le temps en attendant une éventuelle occupation. Ce centre abrite un seul jury, le numéro 90 qui compte en tout 294 candidats pour le Bac technique. Foi de Tahiry Daboné, le CPE intervenant en lieu et place de la présidente du centre absente lors de notre passage, les feuilles de brouillon, de composition et les intercalaires sont déjà parvenus. Les salles sont préparées et on attendait le président du centre pour le reste du travail à faire, notamment l'inscription des numéros sur les tables-bancs. Tout comme dans le précédent centre d'examen, là aussi le problème de convocation des correcteurs a été posé, et chacun en attendant d'être situé sur son affectation échange volontiers sur des sujets divers autour d'un thé bien chaud.
Le lycée Bogodogo comme d'habitude depuis plusieurs années est un centre pour l'examen du baccalauréat. Deux jurys y sont implantés, le 110 pour la série D, le 114 pour les séries D et G2. Le nombre total de candidats n'a pas pu nous être communiqué avec précision par le chef du centre, Justin Nikièma, que seconde Lassina Drabo. On retient de ces derniers qu'un retard est accusé dans l'organisation. En effet, on s'y activait encore à constituer les listes pour les différentes salles. Les présidents des jurys n'étaient pas encore présents sur place pour l'inscription des numéros sur les tables de composition et le reste du processus. On ne signale pas de difficultés majeures au Bogodogo où la sécurité y a déjà pris ses quartiers. Comme ailleurs, les correcteurs dans ce centre sont également en attente de leur convocation.
En dépit de tout, l'adjoint du chef de centre, en bon Samo, Lassina Drabo affiche une sérénité à toute épreuve et appelle les candidats à être dans de bonnes dispositions d'esprit pour décrocher le baccalauréat. Personne, a-t-il martelé, ne doit être perturbé.
Perturbés, Korotimi Ouédraogo et Abdoul Fayçal Thiombiano, tous deux élèves du Bogodogo et devant composer au collège Notre-Dame de Kologh-Naaba, ne le sont visiblement pas. Rencontrés en train de discuter dans la cour du lycée, ils soutiennent qu'on n'est jamais suffisamment prêt pour se présenter à un examen. Le stress, ont-ils avoué, est bien là, mais leurs différents professeurs les ont convaincus qu'ils ont accumulé assez de connaissances pour affronter le Bac. C'est donc déterminés et confiants qu'ils vont à l'assaut de ce premier diplôme universitaire.
Confiants et déterminés malgré tout
Au Lycée technique national Aboubacar Sangoulé Lamizana (LTN/ASL), dernière étape de notre sortie, les préparatifs se déroulent dans une ambiance particulière. Ce centre, l'un des plus grands de la capitale, enregistre au total 5 jurys, tous de la série comptabilité quantitative de gestion (G2), c'est environ 1500 candidats, qui se prêteront à cet exercice annuel. Selon le proviseur de l'établissement, Evariste Millogo, tout est fin prêt pour le début des épreuves : « Nous avons procédé à la préparation des salles ainsi qu'à la numérotation des tables. La répartition des surveillants par jury est également effective et nous leur avons donné les consignes à observer pour que la surveillance se déroule dans de bonnes conditions », a-t-il déclaré. Mais il poursuit en soulignant qu'il y a des manquements et pas des moindres : « Nous n'avons pas encore reçu le matériel opérationnel pour le secrétariat ainsi que les consignes pour les candidats. De plus, les correcteurs sont toujours en attente de leurs convocations. Cette situation inédite est visiblement désagréable, surtout pour ceux qui seront dans une situation qui leur impose un déplacement en province », a-t-il déploré.
Sur la question du logiciel SIGEC qui fait polémique, Evariste Millogo, avec un ton rassurant, dit être préparé à affronter les éventuelles difficultés avec l'aide des informaticiens-maison. Selon lui, fort de l'expérience acquise durant les épreuves des examens précédents, il pense pouvoir trouver la formule adéquate. Mais, « cela n'est malheureusement pas le cas pour les profanes des nouvelles technologies de l'information et de la communication », a-t-il conclu.
Cette année, comme indiqué dans nos livraisons des 2 et 9 juin derniers dans notre rubrique « Lettre pour Laye », des difficultés ont été notées dans l'utilisation du tout nouveau logiciel de traitement de données des examens et concours, le Système intégré de gestion des examens et concours (SIGEC), qui a remplacé le Système automatisé de gestion des examens et concours (SAGES). Les difficultés ont été telles que la délibération des résultats du second tour du BEPC a été interrompue le mardi 12 juin 2023 à cause des défaillances techniques du SIGEC.
Pour cette préoccupation et pour bien d'autres, il était tout à fait indiqué dans le cadre de notre randonnée, d'entrer en contact direct avec les services compétents pour en parler et avoir des assurances quant à l'administration de la présente session du baccalauréat. Nos tentatives pour avoir un interlocuteur sont malheureusement restées vaines.
Les épreuves du Bac ont en tout cas débuté aujourd'hui au plan national. Si tout se déroule comme prévu, les premières délibérations et proclamations des résultats interviendront le 29 juin courant. Le second tour, lui, aura lieu du 3 au 4 juillet 2023 et les résultats sont attendus le 6 juillet au plus tard.