Acta non verba ! Le parti « Antoko Politika Madio » (APM) de Faniry Alban Rakotoarisoa s'est déplacé à Tsimbazaza, hier, afin de déposer une requête pour demander aux élus de la Chambre basse de mener une action concrète concernant la double nationalité du président Andry Rajoelina.
Pour l'APM, Christine Razanamahasoa, présidente de l'Assemblée nationale, devrait engager une « motion de déchéance » à l'encontre du président de la République de Madagascar (PRM) avant la célébration de la fête nationale. « Le président ne devrait plus faire la revue des troupes le 26 juin prochain compte tenu de toutes ces infractions qui sont avérées », a fait savoir l'APM dans un communiqué publié hier.
Trahison
En effet, Faniry Alban Rakotoarisoa a rappelé que son parti a déjà informé tout le monde depuis des années que le président Andry Rajoelina a une nationalité autre que le malgache. « Aujourd'hui, il est prouvé qu'il a la nationalité française. Il s'agit d'une trahison envers la nation, d'une violation à la Constitution et de la négligence par rapport à ses responsabilités », poursuit la missive tout en indiquant que l'article 131 de la Constitution stipule dans son alinéa 1 que « le Président de la République n'est responsable des actes accomplis liés à l'exercice de ses fonctions qu'en cas de haute trahison, de violation grave, ou de violations répétées de la Constitution, de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat ». Et de continuer dans son alinéa 2, « il ne peut être mis en accusation que par l'Assemblée Nationale au scrutin public et à la majorité des deux tiers de ses membres ».
Climat d'apaisement
L'APM invite également l'Assemblée nationale à se rapprocher de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) pour solliciter celle-ci à apporter des explications sur l'article 46 de la Constitution qui stipule, entre autre, que « tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malagasy ». Après le parti Malagasy Miara-Miainga, l'APM vient rejoindre le rang de ceux qui se sentent offensés par la double nationalité du président Rajoelina malgré les explications en boucle émanant du camp du régime. A l'allure où vont les choses, force est de croire que seule l'explication de la HCC pourra mettre fin à ce débat et apportera ainsi un climat d'apaisement à seulement cinq mois du premier tour du scrutin présidentiel.