Les prix de certaines denrées alimentaires continuent d'augmenter à Beni (Nord-Kivu). Il s'agit notamment de la pomme de terre et du poisson, deux aliments de base des habitants de la région. Un poisson chinchard, qui coûtait 500 francs congolais, revient actuellement à 700 francs (0.30 USD).
Pour les commerçants, interrogés par Radio Okapi, la fermeture de la route Butembo-Goma à la suite de l'insécurité, et les fortes pluies dans la zone sont, entre autres, les causes de cette flambée des prix.
Au marché de Mayangose, un poisson chinchard qui se vendait à 500 francs congolais, il y a une semaine, coûte maintenant 700 francs congolais.
Une vendeuse de poisson parle d'une situation causée par l'insécurité sur la route Butembo-Goma, voie principale utilisée pour le ravitaillement en poisson à partir de Goma :
« Nos poissons ici, nous viennent de Goma. Ces jours ils passent par le Rwanda, Ouganda pour nous parvenir via Kasindi. Là, la taxe augmente. Ce qui est même à la base de la hausse de prix. Si on ouvre la route de Goma, nous pouvons facilement nous retrouver parce que les marchandises nous arriveraient très vite ».
Le prix du poisson salé est passé du simple au double depuis quelques semaines. Un poisson salé, qui se vendait à 6 000 francs, est désormais vendu à 10 000 francs.
Désange Kavira, un vendeur grossiste des poissons salés, explique :
« Les Soudanais ne nous amènent plus de poissons et les clients ne nous arrivent plus à cause de la crise financière. Le prix a tellement augmenté, de 6000 à 10 000. L'original coûte 15 000 au lieu de 10 000. Il y a un mois depuis que cette hausse vertigineuse s'observe sur le marché. Personne ne se retrouve plus.
Une semaine sans écouler un poisson, il perd de sa valeur. C'est ce qui est même à la base de notre échec. A part le prix, l'instabilité du taux (de change, NDLR) rabaisse davantage nos capitaux ».
Le kilo de la pomme de terre, qui se vendait à 900 francs congolais il y a deux semaines, se négocie aujourd'hui à 1100 francs. Selon plusieurs vendeuses, les fortes pluies qui se sont abattues, il y a quelques jours, à Luhotu, Kyondo et Kipese, des zones maraichères du territoire de Lubero, ont détruit plusieurs cultures de pomme de terre notamment.